Le dispositif d’aide de la Région wallonne à destination des propriétaires forestiers privés intitulé « Forêt résiliente » vient de clore son troisième appel à projet.
Cette troisième édition a connu un succès record avec 380 projets sélectionnés pour 253 propriétaires sur une superficie totale de 700 hectares.
« Ce soutien régional a pour vocation de diversifier les peuplements peu résilients, équiennes, monospécifiques ou dépérissants et d’orienter les régénérations pour mettre en place une forêt constituée d’un mélange d’essences adaptées aux changements globaux, intégrant davantage la biodiversité. Combinée avec cette dernière, la fonction économique liée à la production de bois de qualité reste une préoccupation essentielle afin de satisfaire les besoins croissants de la société », indique l’Office économique wallon du bois, chargé d’instruire les dossiers introduits impérativement par voie électronique via le formulaire en ligne.
Le projet s’appuie, indique l’Office, sur des résultats mis en évidence par la recherche, à savoir :
- une meilleure adaptation aux changements climatiques de certaines essences (chêne sessile, alisier, bouleau, pin de Corse, etc.) ;
- les bénéfices de l’association de plusieurs essences : répartition des risques, complémentarité dans l’utilisation des ressources, protection mutuelle face aux insectes, maladies, sécheresses, etc.
- les avantages de la diversité génétique des forêts et des choix de provenances adaptées ;
- la nécessité de réduire l’impact de la pression de la grande faune sauvage sur la régénération des forêts afin d’augmenter leur résilience dans le futur ;
- la reconnaissance que le maintien d’un certain couvert au niveau du sol (« couvert continu ») présente de nombreux avantages (qualité des sols, absorption hydrique, biodiversité…) par rapport aux cycles des coupes rases.
Ainsi, en 2023, quatre forfaits étaient accessibles aux propriétaires privés.
- Forfait 1 (500 €/ha) pour la diversification de jeunes peuplements (au moins trois essences. Les essences de diversification sont différentes de celle(s) du peuplement initial. Aucune défavorisée par rapport aux changements climatiques).
- Forfait 2 (2 000 €/ha) en tant que forfait de base (au moins trois essences dont au moins une biogène. Une essence défavorisée par rapport aux changements climatiques si à l’optimum sur la station (max. 30 % du peuplement).
- Forfait 3 (2 500 €/ha) pour les « essences biogènes » (au moins trois essences dont au moins deux biogènes (min. 50 % du peuplement). Aucune essence non biogène et défavorisée par rapport aux changements climatiques (sauf régénération naturelle à l’optimum sur la station).
- Forfait 4 (3 000 €/ha) axé sur la « biodiversité » (au moins quatre ou cinq essences biogènes (min. 90 % du peuplement) ou création de lisières de 10 à 20 mètres de large constituées de min. cinq essences arbustives).
Les forfaits « essences biogènes » et « biodiversité » ont été les plus sollicités, montrant une évolution positive depuis le projet-pilote de 2021. Un succès qui dépasse les attentes et le budget disponible n’a pas permis de financer tous les projets, suscitant quelques déceptions parmi les participants, étant donné que 472 projets ont été introduits et 380 retenus.
En forêt publique, les 482 projets retenus et encadrés par le DNF représentent quelque 691 ha de surface régénérée pour 128 propriétaires.
En trois ans, 3 858 hectares de forêts publiques et privées ont bénéficié du soutien « Forêt résiliente ».
Une quatrième édition est prévue et déjà en préparation pour 2024 (plus d’informations sur foretresiliente.be).