La période est jugée historique pour les produits forestiers. L’offre était largement présente pour les principales essences, chêne, douglas, maritime et peupliers. L’épicéa vert fortement impacté par la crise des scolytes et le hêtre de bon choix ont bénéficié d’une revalorisation conséquente des prix des bois sur pied.
France Bois forêt indique un prix moyen fin 2021, toutes essences et qualités, autour de 81 €/m³ sur écorce et sur pied, contre 61 €/m³ en 2020.
Le chêne a progressé de 39 % pour atteindre un prix moyen de 225 €/m³ sur pied pour un volume unitaire de 1,7 m³. En bon choix, la progression tourne autour de 60 %. Le label UE concernait environ 20 % de la récolte.
Le hêtre demeure assez stable, autour de 47 €/m³, toutes régions et toutes qualités. Les bois frais de qualité tournent autour de 80 €/m³ sur pied.
Le peuplier, tous cultivars confondus, atteint une moyenne de 48 €/m³.
Les résineux se sont valorisés autour de 59 €/m³, soit une hausse de 33 %. Le douglas atteint fin 2021 89 €/m³ sur écorce et sur pied, tandis qu’actuellement les prix du douglas sont de l’ordre de 100-120 €/m³ sur écorce et sur pied, voire 150 €/m³, selon le volume unitaire et les régions.
Pour les autres résineux, l’épicéa commun se valorise autour de 80 €/m³ sur écorce et sur pied, bois frais, le Sitka autour de 55-60 €/m³, le laricio et le sylvestre autour de 30-35 €/m³, le maritime selon la région autour de 50 €/m³.
Vers un nouvel équilibre des flux
Ces bonnes orientations seront à moduler dans les mois à venir en raison de la désorganisation des flux, des activités et surtout de la logistique, avec une pénurie de matériels et d’équipements, ainsi que de main-d’œuvre active, sans compter les prix explosifs des énergies, produits pétroliers et électricité.
La situation de guerre connue sur le continent européen entrave sérieusement les flux des produits forestiers en provenance de Russie, Biélorussie et Ukraine, en particulier pour les palettes, les bois de construction, les panneaux contreplaqués et particules.
Un nouvel équilibre des flux commerciaux s’instaurera, mais sous quel délai et avec quelles ressources forestières ?
L’Amérique du Nord et les pays nordiques auront un rôle prépondérant, avec certains pays d’Amérique du Sud, ces derniers devant faire face, parfois, à des difficultés sociétales, et de ressource en eau, entre autres.
À notre niveau, il conviendra, comme pour le monde agricole, d’intensifier nos productions forestières régionales en les ciblant pour éviter une dispersion de la matière ligneuse, tendant au gâchis, et en ne retenant que les meilleurs rendements lors des fabrications.
Il convient également de prendre en considération les producteurs forestiers, qui, à l’amont de la filière, sont à l’origine des activités industrielles en fournissant la matière et le matériau, tout en préservant le milieu boisé.
La vocation sociétale de la forêt devra être adaptée à cet impératif, ce qui demandera un fort pouvoir politique alors devenu responsable.