La ressource limitée et la certitude d’un marché demandeur expliquent ces orientations favorables.
Pour les feuillus, le chêne, le frêne, le hêtre et divers cultivars de peuplier sont bien orientés. L’export est un atout majeur, en particulier pour le frêne.
Pour les résineux, le prix du pin maritime est également bien orienté, comme celui de l’épicéa vert là où il est encore présent.
Le douglas renaît quelque peu de ses cendres. La demande se structure lentement. Les autres pins s’écoulent tranquillement, sans éclat, à défaut de débouchés novateurs. Le pectiné voit sa demande se renforcer comme élément de substitution pour certaines fabrications précédemment faites en épicéa dont la ressource est devenue plus rare (scolyte). Les phénomènes de rougissement du sapin observés en plaine et à basses altitudes laissent toutefois présager un avenir incertain pour cette ressource, à défaut de la rajeunir et de la renouveler.
Ralentissement pour les bois de qualités inférieures
Un ralentissement apparaît dans la demande de bois – feuillus et résineux – de qualités inférieures, dont les produits usinés sont moins demandés. Le ralentissement de la construction, de la rénovation et de l’entretien, importants débouchés pour ces bois usinés, explique cette orientation. Ainsi, pour illustrer, on notera que le marché du parquet en Europe a baissé autour de 20 % sur une année.
Les feuillus divers, érables, châtaigniers, etc, sont parfois présentés comme une alternative de la ressource, mais la dispersion et les qualités doivent moduler cette vision.
Recherche et prix en hausse
Des dépérissements sont observés sur le châtaignier, le bouleau et le sycomore, sans évoquer le frêne, le hêtre et le pédonculé, entre autres. L’état sanitaire est globalement préoccupant. Les peupliers blancs et élagués se négocient dans de bonnes conditions selon le cultivar. La réalisation de ce bois de peuplier blanc est le fruit de l’innovation technologique qui a permis d’offrir en substitution au plastique des récipients pour les préparations culinaires et la présentation des produits alimentaires.
Cette évolution montre tout l’intérêt de la recherche et du développement qui contribue ainsi à l’augmentation des prix de la matière première, bois brut, qui se répercute sur les producteurs forestiers.
Cette recherche de produits novateurs doit également se porter sur les choix dits secondaires qui représentent un important volume tout particulièrement en forêt privée dans la production forestière, avec comme illustrations les lamibois hêtre (Pollmeier) et chêne (Danzer), parmi d’autres.
Toujours de la demande pour les petits bois à des fins énergétiques
Le Robusta, bois de sciage (emballage), est peu demandé dans la production forestière. Il en est de même pour les peupliers branchus et pour les très gros peupliers (diamètre 70 cm et plus) non déroulables du fait de la disparition des équipements idoines.
Les petits bois à des fins énergétiques, plaquettes et granulés, sont toujours très demandés, pouvant déséquilibrer les approvisionnements des industries lourdes, panneautiers et papetiers.
Il en est de même pour le bois de chauffage en bûche, chauffage notamment d’appoint en intersaison, voire principal.
Production d'hydrogène vert
La production d’hydrogène vert, à base de bois par thermolyse, selon le procédé Haffner, devient d’actualité en particulier avec une installation de production en Suisse par le groupe Corbat, industriel réputé du bois.
Enfin mentionnons les errements habituels de la Commission européenne visant à réviser sa propre directive sur les énergies renouvelables.
Ces modifications concernent l’utilisation de la biomasse forestière à des fins énergétiques, par ailleurs contraire aux objectifs fixés par l’Union européenne et à la saine gestion forestière.
Il est vrai qu’il est difficile pour des non forestiers de comprendre les cycles et les modes de gestion d’une forêt.
Mais les forestiers sont habitués à ce persiflage démagogique, parfois émanant de leurs propres rangs.