Par l’intermédiaire des informations fournies par ses membres et partenaires, l’Association technique internationale des bois tropicaux (ATIBT) a effectué un point en date du 27 mars sur les conséquences de l’épidémie de Covid-19 pour le marché du bois tropical et l’activités des entreprises d’Europe, d’Afrique et d’Asie. En France, «Les activités industrielles sont à l’arrêt depuis le 17 mars, début du confinement : les usines de menuiseries industrielles, de charpentes, d’ameublement, de panneaux ont cessé leur production à près de 90%», indique en préambule l’ATIBT sur son site internet. «Le secteur du BTP est lui aussi à l’arrêt, seules les activités de maintenance et dépannage se poursuivent. Un guide des mesures de prévention est en cours d’élaboration avec les ministères pour sécuriser une reprise des chantiers pour les aspects sanitaires des salariés et pour la responsabilité pénale et contractuelle des entreprises. Chaque secteur travaille sur un plan de continuité de l’activité sans pouvoir fixer une date à ce jour.»
Pour plusieurs pays d’Afrique, l’ATIBT recense les principales mesures sanitaires prises pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 (Côte d’Ivoire, Gabon, république démocratique du Congo, Congo, Cameroun). Elle livre ensuite plusieurs informations quant aux conséquences de cette épidémie sur le marché des bois tropicaux : «Au Gabon, le marché bois rencontrait des difficultés en Chine et autres pays asiatiques, en lien notamment avec la concurrence de la grume en provenance du Cameroun, auquelles la situation inédite du Covid-19 vient s’ajouter : les activités de plusieurs entreprises sont fortement réduites», indique l’ATIBT. Elle précise que le port du Gabon a pris des dispositions pour assurer la continuité de son opération et qu’il devrait être opérationnel le week-end pour des livraisons/réceptions si les transporteurs font des demandes d’ouverture à la douane. En république démocratique du Congo, «comme dans la plupart des pays du bassin du Congo actuellement, il est constaté une réduction des activités avec un fonctionnement à mi-régime des scieries et un grand ralentissement des activités en forêt : beaucoup de travailleurs sont en chômage technique», explique l’ATIBT. L’association relève une chute des exportations dans le pays et souligne le fonctionnement en service minimum des services étatiques, avec pour conséquence un organe de gestion Cites/RDC ne fonctionnant que deux jours par semaine. Au Congo-Brazzaville, l’activité des entreprises tourne également au ralenti et beaucoup de scieries sont à l’arrêt. «Au niveau de l’exploitation forestière, les équipes ont été réduites, afin de respecter les mesures gouvernementales. Le roulage se poursuit, mais au ralenti», ajoute l’ATIBT. Au Cameroun, «le marché des grumes reste demandeur en Asie (Chine et Vietnam). Le marché des produits transformés (monde entier) est fortement ralenti, suivant les destinations certains clients demandent le report de contrats». L’ATIBT conclut en soulignant qu’en Chine la situation semble s’être stabilisée, «malgré le manque de visibilité pour les prochains mois».
Crédit photo : groupe Rougier