Le 6 juillet, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances Delphine Gény-Stephann participait à un déplacement sur le thème du bois dans les locaux de l’entreprise CMBP situés au Mesnil-Simon, en Eure-et-Loir. Au cours de cette visite, elle a notamment pu échanger sur le contenu du prochain contrat de filière pour la période 2018/2020 avec les représentants des organisations professionnelles et le président du CSF bois Luc Charmasson.
La secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances Delphine Gény-Stephann se déplaçait en Eure-et-Loir le vendredi 6 juillet sur le thème de la filière forêt-bois. Au cours de cette après-midi, la secrétaire d’État a d’abord pu effectuer la visite de l’entreprise Charpente menuiserie bâtiment préfabrication (CMBP), dirigée par Éric Verrière, avant de participer à une table ronde en présence des représentants nationaux et régionaux des organisations de la filière forêt-bois. Dans les locaux de cette entreprise qui produit chaque année environ 25.000 m3 de bois lamellé, la secrétaire d’État a pu échanger avec le président nouvellement élu de France bois forêt Michel Druilhe ainsi qu’avec l’interprofession France bois industries entreprises représentée pour l’occasion par son délégué général Vincent Petitet et le président du CSF bois Luc Charmasson. Les représentants de l’Union des industriels et constructeurs bois (UICB) étaient également présents ainsi que ceux de la Capeb, de l’Union des métiers du bois de la Fédération française du bâtiment (UMB FFB) et de l’interprofession régionale Arbocentre avec son président Francis Lheure et son délégué général Eric de la Rochère.
Du bois aux JO 2024
Tous réunis pour une table ronde en présence des élus locaux et des représentants de l’État, les dirigeants des organisations professionnelles de la filière ont pu échanger avec la secrétaire d’État sur les grands enjeux de la filière, et notamment sur le nouveau contrat du Comité stratégique de filière bois pour la période 2018/2020.
“Le nouveau contrat de filière se composera de quatre grands projets structurants”, souligne Luc Charmasson, président du CSF bois. “Tout d’abord, le projet “cadre de vie : demain le bois”, lancé en janvier par FBIE. Il a pour objectif de replacer au coeur de l’habitat et de la cité le matériau bois en partant des usages et en s’interrogeant sur les marchés futurs. La filière est d’ailleurs en train de conduire une étude prospective sur la construction à l’horizon 2020, 2030 puis 2050, dont les premiers résultats devraient être présentés d’ici la fin de l’année. Nous avons également l’ambition que ce nouveau contrat donne la possibilité à la filière de prendre toute sa place dans la concertation Solidéo lancée pour la réalisation et l’aménagement du village olympique et paralympique des JO 2024 à Paris. Sur ce point, nous aimerions réussir à intégrer 50% de bois français dans les matériaux utilisés pour la réalisation de ces bâtiments, pour 70% de mise en oeuvre réalisés par des entreprises françaises. Le nouveau contrat du CSF bois doit aussi être l’occasion de faire bénéficier nos entreprises des accélérateurs de filière. Ce sont souvent des PME et nous voulons les amener à franchir un cap, avec l’accompagnement de la BPI, pour leur permettre de devenir des ETI en se perfectionnant à différents niveaux comme les échanges internationaux ou l’intégration des nouvelles technologies numériques…”
Ce temps d’échange avec la secrétaire d’État a aussi été l’occasion de lui rappeler les principales problématiques de la filière, et notamment les difficultés à susciter des vocations et à trouver des personnels formés pour intégrer les entreprises. Sur ce point, Luc Charmasson n’a pas manqué de rappeler à Delphine Gény-Stephann que l’emploi, la formation et les compétences constitueraient le quatrième grand projet structurant de ce nouveau contrat de filière. “Le secteur de la construction souffre d’un déficit en matière de formation et nous manquons de main d’oeuvre ce qui constitue aussi un frein au développement de l’utilisation du bois”, précise Luc Charmasson.
Rendez-vous à la rentrée
Outil de dialogue entre l’État et les entreprises sur des sujets stratégiques, ce second contrat de filière du CSF bois devrait être signé par les organisations professionnelles et les quatre ministères concernés (Économie, Agriculture, Transition écologique et solidaire, Cohésion des territoires) à la rentrée prochaine. “Pour répondre aux enjeux de vos entreprises en termes de compétitivité, de compétence, ou d’export, le Comité stratégique de filière est le bon outil”, a précisé la secrétaire d’État Delphine Gény-Stephann dans son discours prononcé le 6 juillet en Eure-et-Loir. “C’est un outil de dialogue – entre l’Etat, les entreprises et les salariés – pour accompagner chaque maillon de la chaîne dans ses projets et dans sa croissance.” “Le contrat de filière pour 2018-2020 se concentre sur cinq priorités : accélérer la croissance des PME à fort potentiel pour accroitre la part des ETI dans la filière ; accompagner les évolutions des métiers et des compétences ; accompagner la transition numérique ; valoriser la ressource et sécuriser les approvisionnements ; et favoriser l’usage des matériaux biosourcés dans la construction et l’aménagement-ameublement.”
La mise en oeuvre de ce contrat constituera un nouveau défi pour la filière, avec en prime cette fois-ci la perspective de devoir réussir sa déclinaison dans les territoires en l’adaptant aux spécificités de chaque région. D’ici 2020, il aura pour mission d’identifier et développer des projets structurants et porteurs de croissance pour l’ensemble des maillons industriels de la filière bois.
Sylvain Devun