À Nice, EAM a pignon sur rue. Alpiniste chevronné, Sylvain Unia dirige cette ébénisterie-menuiserie depuis une quarantaine d’années sans que sa réussite ne se démente. Des investissements récents dans la commande numérique permettent d’envisager la succession avec optimisme.
Sylvain Unia est un homme heureux. Ce personnage singulier arrive à conjuguer deux passions : sa profession d’artisan ébéniste et l’alpinisme. Lorsqu’il se retourne sur 40 ans de métier, il regarde avec satisfaction le chemin parcouru. Et quand il envisage l’avenir, il voit son fils Benjamin à ses côtés dans les ateliers d’EAM (Ébénisterie aménagement du Midi) prêt à reprendre la petite affaire qu’il a créée à Nice dans les années 1980.
«Je viens d’une famille piémontaise ; mes grands-parents était métayers pour le prince de Monaco qui possédait des écuries jusqu’au début des années 1960 !» Évidemment, la Côte d’Azur ne s’appelait pas encore pompeusement la «French Riviera». Le luxe y était beaucoup plus feutré moins cliquant, plus chic ; bref, une certaine classe. Le jeune homme rentre au Lycée Don Bosco à Nice d’où il ressort nanti d’un solide bagage : un CAP d’ébéniste et un autre de menuisier.
C’est Paul Zoppi, un vieil ébéniste réputé de la Riviera et disparu récemment, qui lui a vraiment mis le pied à l’étrier. «J’ai beaucoup appris dans son entreprise qui réalisait des chantiers de prestige avec des architectes réputés pour des clients très fortunés.» Les États-Unis, l’Angleterre, la Suisse, la Belgique et même Le Caire... Sylvain Unia a beaucoup voyagé en se frottant à l’excellence tout en continuant à se former : «Après quatre ans de cours du soir à la chambre des métiers, j’ai obtenu une maîtrise d’ébénisterie […]