Le Label B-Corp (pour Benefit Corporation) a été lancé en 2006 aux États-Unis. Il a pour vocation de certifier des entreprises démontrant un impact sociétal et environnemental positif. « B Corp requiert que l’entreprise place son impact social et environnemental au cœur de sa démarche », explique Rodrick Carrasco, directeur général de Laudescher, et initiateur de la démarche en interne : « Nous devons améliorer notre performance extrafinancière. Il s’agit de passer d’une économie actionnariale à une économie partenariale, créatrice de valeur pour l’ensemble de notre écosystème ».
« Concernant nos collaborateurs, nous avons décidé par exemple de mettre en place un intéressement, sans attendre d’atteindre l'obligation légale d'avoir 50 collaborateurs pendant 5 années consécutives », remarque-t-il : « La solution retenue permettra aux salariés, lors du versement d'un premier intéressement, de tous devenir actionnaires de l'entreprise, ce qui est déjà le cas, depuis avril 2023, pour l’ensemble des membres du comité de direction. Les salariés vont aussi recevoir des formations à un niveau deux fois supérieur à ce qui est exigé. Nous nous sommes rapprochés de Pôle emploi pour recourir à des procédures de recrutement sans CV, forcément plus ouvertes, favorisant l'insertion et les reconversions ».
Une dépense de 100 000 euros
« Pour garantir la qualité du rendu de nos habillages de murs et plafonds, pour nos clients », poursuit-il, « Laudescher a créé une école de pose certifiée Qualiopi pour former les poseurs et artisans d'entreprises générales à l'installation des produits. L’entreprise a intégré N'Way, une communauté mettant en réseau des entrepreneurs normands solidaires et engagés à créer de la valeur économique territoriale. En matière environnementale, beaucoup de choses avaient déjà été réalisées, notamment sur les approvisionnements durables en bois PEFC et FSC. Pourtant il était encore possible d’aller plus loin en créant par exemple des produits pour valoriser les petites sections de lames de bois non utilisées jusqu’alors : cela a donné naissance à la gamme Linea Pop ».
En vue de l’obtention du label, Laudescher a dépensé sur les 3 dernières années un montant de l'ordre de 100 000 euros et dédié l'équivalent d'une personne à temps plein, Rodrick Carrasco estimant que ce label, difficile à obtenir, constitue « un avantage concurrentiel certain. Nous devons maintenir nos acquis et continuer à progresser jusqu’à la prochaine certification, dans trois ans. B Corp a déjà prévu de durcir ses critères en exigeant de l’ancienneté sur certaines actions accomplies. Il faut surtout regarder ce que cela nous rapporte, pas ce que cela nous coûte », conclut-il.
Le Chiffre : 200
On dénombre actuellement quelque 200 entreprises en France ayant obtenu le label B Corp, mouvement international qui fédère plus de 5 000 entreprises de toutes tailles et tous secteurs dans 74 pays.