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Les finitions en menuiserie extérieure, un problème de qualité

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FCBA organisait le 6 octobre dernier une journée technique sur les finitions en menuiserie extérieure. Un problème essentiel si l’on veut que les menuiseries en bois prennent des parts de marché aux menuiseries en PVC ou en alu, actuellement majoritaires. FCBA s’est engagé dans une démarche de promotion de la qualité des finitions et a lancé, en commun avec la Capeb, l’UFME, et l’UMB-CMP, une étude, financée par le Codifab, de vieillissement sur un équivalent de dix ans et plus des différents produits disponibles actuellement.

«La part des menuiseries extérieures en bois dans le marché global des menuiseries extérieures est en baisse en France», a expliqué Marc Sigrist lors de la journée technique du 6 octobre organisée par FCBA. «Elle n’est plus que de 11% en 2015 alors qu’elle était à 18% en 2002».

Pour l’ingénieur menuiserie à FCBA Bordeaux, «la baisse vient essentiellement des menuiseries de fabrication industrielle, 3% du marché, les menuiseries de fabrication artisanale étant stables à 6%. Les importations sont quant à elles en légère hausse, et atteignent désormais 1% du marché menuiseries bois français». L’explication serait-elle que l’une de nos spécificités jusqu’à présent était d’appliquer majoritairement les finitions (primaire, égalisateur de teinte, lasure, peinture, saturateur…) après la pose sur le chantier alors que nos voisins européens installent les menuiseries après finitions ? La proportion de menuiseries posées finies en France a commencé à augmenter, passant de un quart en 2010 à 57% en 2015, une tendance qu’il faut poursuivre si l’on veut améliorer la qualité des finitions, une des clés de la durabilité des menuiseries en extérieur.

La qualité passe par la finition

Actuellement la norme européenne EN 14 351-1+A1 pour les fenêtres et portes extérieures précise les performances mécanique, acoustique, thermique ainsi que la résistance à l’air, à l’eau et au vent (AEV), mais n’indique pas de spécifications sur la durabilité du bois ni sur la finition. Une fenêtre marquée uniquement CE n’est donc pas un gage de qualité car la durabilité du produit n’est pas forcément adaptée à la décennale et à la durée de vie minimum attendue par le consommateur français (supérieure à 30 ans). C’est pourquoi la norme française NF P 23 305 de conception des menuiseries extérieures en bois a intégré lors de sa révision en 2014 des spécifications élevées sur les niveaux de performances des finitions appliquées en usine par les fabricants menuisiers.

«C’est sur l’extérieur du bâtiment que le visiteur porte le premier et le dernier regard et que matière et couleur en façade signent l’esthétique du bâtiment et son image», constate Marc Sigrist. Les produits sous labels existants, faCE, Menuiseries 21 et la marque de certification NF fenêtres bois et portes extérieures, qui sont des signes de reconnaissance de la qualité des produits aux normes françaises, proposent de plus en plus des finitions usines de hautes performances.

Car si l’on veut convaincre les maîtres d’ouvrages publics ou privés de choisir des menuiseries en bois, un choix qui n’est pas celui de la facilité quand les menuiseries en PVC et en alu sont mieux connues et acceptées, l’assurance que l’esthétique des fenêtres ne se dégradera pas avec le temps et que leur entretien ne sera pas une charge importante est essentiel.

Non revêtue d’un système de finition, toute essence de bois voit son aspect s’altérer sous l’action des intempéries : humidité, eau, UV… En outre, quand le bois grisaille, il se fendille et travaille, entraînant une détérioration du rôle qu’assure la menuiserie vis-à-vis de l’étanchéité. La finition participe donc tout autant de l’esthétique que de la protection du matériau et de ses qualités mécaniques.

Comment choisir une finition ?

Les produits de peinture et systèmes de peinture pour menuiseries bois (peintures et lasures) doivent être classés selon NF EN 927-1. Ces derniers doivent au minimum respecter les spécifications de performances définies pour les systèmes «stables» dans NF EN 927-2.

Certains choix esthétiques peuvent influencer la qualité finale, comme la plus ou moins grande opacité, et la couleur de la finition qui a un impact sur la température du bois et les variations dimensionnelles induites. Il n’est pas recommandé notamment d’utiliser des couleurs sombres ayant un coefficient d’absorption supérieur à 70% (α > 0,7).

Le choix de l’essence est également important, et les spécifications de performances sont faites sur une essence de référence qui vaut pour l’ensemble des essences de la famille : le pin sylvestre est l’essence de référence pour tous les résineux, le chêne (duramen) pour les feuillus hétérogènes et le moabi pour les feuillus durables.

Depuis maintenant plus de douze ans, FCBA a réalisé pour le compte des fabricants de finition des dossiers techniques d’évaluation des performances de certains de leurs systèmes de finition pour bois extérieur. Avec leur accord, à l’occasion de cette journée technique, FCBA vient de lancer sur internet la diffusion publique des résultats (onglet Fiches produits, Préservation et finitions, Systèmes de finitions sous dossiers techniques FCBA).

L’entretien participe aussi à la qualité de la finition et à la pérennité de ses fonctions.

Il doit être fait avec des produits de peinture et systèmes de peinture de type bâtiment classés selon NF EN 927-1 et respecter les spécifications de performances systèmes «stables» NF EN 927-2. L’application de la finition sera faite selon les prescriptions des fiches techniques du DTU 59-1.

Une étude «Finitions 10 ans»

Face à l’absence d’affichage de performances des finitions dans les fiches techniques des produits, les menuisiers de la Capeb, l’UFME, et l’UMB-CMP ont demandé à FCBA une étude pour caractériser et qualifier les systèmes de finition permettant de maintenir l’esthétique de la menuiserie bois pendant dix ans. L’étude, financée par le Codifab, inclus l’étude des performances de huit systèmes de finition fournis par huit fabricants de finitions étudiés sur quatre types de support bois. Les durées de cycles de vieillissement habituellement prescrits ont été doublées afin d’avoir une vision à plus long terme des performances de ces finitions.

Les principaux problèmes liés au vieillissement ont été observés et mesurés : craquelage, écaillage, cloquage, farinage, adhérence, modification de la couleur et de la brillance, et présence de champignons responsables du bleuissement.

L’étude s’est également penchée sur l’influence du design de la menuiserie sur les performances des finitions, notamment sur le «challenge des arêtes vives», zone de fragilité où commence en général la dégradation de la finition. L’étude recommande un rayon de courbure d’au moins de 2 mm au niveau des arêtes. Le rapport est accessible sur le site www.codifab.fr.

La journée du 6 octobre présentait également un certain nombre de retours d’expérience de chantiers, mettant en évidence la nécessaire collaboration entre tous les acteurs du bâtiment. La meilleure qualité de la finition s’obtient si elle est appliquée en atelier par le fabricant menuisier, en cohérence avec le menuisier poseur, et les contraintes du bâtiment. Autant de nouvelles compétences pour le menuisier qui valorisent son métier.

Nathalie Jaupart-Chourrout

Deuxième Transformation

Menuiserie

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