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La RE 2020 entre en vigueur pour les constructions neuves

À compter du 1er janvier de cette année, les professionnels du bâtiment doivent appliquer la nouvelle réglementation environnementale RE 2020 pour tous les types de constructions neuves à l’exception du tertiaire, qui n’est concerné qu’à partir de 2023. Cette nouvelle réglementation fait suite à la RT 2012, avec un objectif ambitieux : réduire de 35 % les émissions de gaz à effet de serre en décarbonant davantage l’acte de construire.

Depuis quelques jours, la France est passée de la réglementation thermique RT 2012 à une nouvelle réglementation, environnementale cette fois-ci, la RE 2020, dont l’ambition est de diminuer fortement les émissions de CO2 d’ici à 2031. Pour en présenter les enjeux, une visioconférence a été organisée le 9 décembre par la DDT de la Corrèze, le cluster Odéys et le Cerema en remplacement des deux réunions prévues à Tulle et Limoges suite au contexte sanitaire défavorable.

Quelque 141 participants ont suivi ce webinaire de deux heures trente piloté par Laurent Selve, chargé de l’activité bâtiment à l’agence Cerema de Clermont-Ferrand. La RE 2020 s’inscrit dans la stratégie nationale bas carbone qui fixe les orientations des filières afin de parvenir à une neutralité carbone en 2050. Cette nouvelle étape va bien au-delà de la RT 2012 qui était déjà très exigeante en termes de conception des bâtiments, de confort et de consommation d’énergie.

La RT 2012 continuera de s’appliquer jusqu’au 1er semestre 2023 pour le tertiaire, et les exigences restent à définir pour les constructions et extensions de petite surface.
Crédit photo : Lamécol

Le secteur du bâtiment représente 44 % de la consommation d’énergie dans notre pays et près de 25 % des émissions de CO2. La RE 2020 vise à renforcer la performance énergétique des constructions neuves et le confort de vie tout en diminuant leur impact carbone. Son application sera progressive à partir du 1er janvier 2022 pour les maisons individuelles et les logements collectifs, précise Laurent Selve. En juillet elle concernera les locaux d’enseignement, les textes sont attendus, avec un renforcement des exigences carbone par paliers de trois ans jusqu’en 2031. La RT 2012 continuera de s’appliquer jusqu’au 1er semestre 2023 pour le tertiaire et les exigences restent à définir pour les constructions et extensions de petite surface.

La RE 2020 a pour objectif de réduire l’impact sur le climat en privilégiant des modes constructifs décarbonés ou moins carbonés, d’améliorer la performance énergétique pour aller vers plus de sobriété, de tenir compte des aléas climatiques (épisodes de canicule) pour garantir un meilleur confort d’été, d’améliorer la qualité de l’air intérieur et de favoriser des produits issus du réemploi.

La nouvelle réglementation environnementale RE 2020 vise à réduire l’impact carbone des constructions neuves.
Crédit photo : Ministère de la Transition écologique

De nouveaux indicateurs à mesurer

La RE 2020 fait suite à l’expérimentation E+C- de 2016 qui avait introduit l’analyse du cycle de vie d’un bâtiment mesurant l’impact carbone grâce à de nouveaux indicateurs Bbio (besoin bioclimatique) et CEP (consommation d’énergie primaire), l’IC construction pour le carbone et le degré heure pour le confort d‘été qui remplace le Tic (température intérieure conventionnelle).

À ceux-ci sont ajoutés le CEP NR (consommation d’énergie primaire non renouvelable) et l’IC énergie pour l’impact sur le changement climatique des consommations en énergie primaire. « Deux évolutions sont à noter par rapport à la RT 2012, d’abord la prise en compte de la SHAB, la nouvelle surface de référence pour le résidentiel et la Surface utile pour le tertiaire, ainsi que les consommations électriques des ascenseurs, escalators, de l’éclairage et de la ventilation des parkings et parties communes. Les consommations seront donc supérieures pour une surface plus petite », remarque Laurent Selve.

La mise en application progressive de la RE2020 concernera les locaux d’enseignement à partir de juillet (en photo : le collège Samuel Paty à Valenton (94).
Crédit photo : Fibois ïle de France

La performance de l‘isolation et le choix du mode de chauffage vont influer sur les nouveaux indicateurs, de même que la prise en compte systématique des besoins de refroidissement. Les scénarios météo ont été mis à jour avec un changement des stations, Tours et Marignane remplacent La Rochelle et Nice pour le calcul du confort d’été et un épisode canicule type 2003 a été pris en compte. Ainsi, le coefficient de conversion en énergie primaire de l’électricité passe de 2,58 à 2,3.

Pour renforcer la sobriété énergétique, l’enveloppe du bâtiment sera plus performante avec un Bbio de +30 % par rapport à la RT 2012 pour les logements, le recours à des énergies moins carbonées pour sortir des énergies fossiles dès 2022 pour les maisons individuelles et en 2025 pour le collectif.

Enfin, la chaleur renouvelable devra être systématique, excluant le gaz pour les maisons en 2022 et 2025 pour le collectif et le chauffage à effet joule seul (hors appoint) dès 2022. « L’énergie va devenir un choix discriminant puisqu’elle sera prise en compte durant la vie du bâtiment soit 50 ans, cela va impacter le gaz qui émet neuf fois plus de GES que le bois. » Pour l’IC énergie, le plafond sera de 160 kg éq.CO2/ m2 dès 2022 pour les maisons. Pour le collectif, les seuils s’abaisseront passant de 560 kg éq.CO2/m2 à 260 kg éq.CO2/m2 en 2028.

Vers un meilleur confort d’été

Pour le confort d’été, le but est avec le nouvel indicateur « degrés heure » d’anticiper des canicules dès l’acte de construire en misant sur une conception passive ou peu consommatrice pour éviter au maximum la pose d’une climatisation. Il cumule sur l’année chaque degré ressenti inconfortable pour chaque heure.

Quant au volet carbone, le but est de réduire de 35 % les GES d’ici 2031 en encourageant la décarbonation des matériaux, l’emploi de matériaux stockant du carbone, recyclés ou réemployés et la mixité des matériaux pour n’exclure personne. L’impact environnemental est calculé en fonction de l’analyse du cycle de vie du bâtiment, de l’’extraction des matières premières à son recyclage en fin de vie. Afin de répondre à la RE 2020, des leviers sont déjà identifiés pour les maisons avec, dès 2025, une structure bois pour un gain de 150 kg CO2/m2 et du CLT en collectif pour gagner 150 à 200 kg CO2/m2. Il faudra renforcer l’enveloppe thermique et optimiser les données environnementales. Ceci va entraîner un surcoût évalué entre 5 % et 8 % entre 2022 et 2031 pour la construction d’une maison et de 4 à 15 % pour le collectif.

Le but est de réduire de 35 % les GES d’ici 2031 en encourageant notamment la mixité des matériaux.
Crédit photo : Fibois Île de France

 

 

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