Partant du constat que le secteur du bâtiment, qui contribue à plus de 10% de PIB français et concentre 7% des emplois privés, sera l’un des plus affectés par la crise sanitaire que traverse le pays, l’Union des industriels et constructeurs bois (UICB), regroupant près de 300 entreprises, souligne que la relance économique ne sera durable qu’à la condition de s’appuyer sur des objectifs environnementaux et sociaux ambitieux.
Pour ce faire, elle formule dix propositions qu’elle porte aujourd’hui au débat public. Afin tout d’abord de «relancer la mécanique du bâtiment», l’UICB propose de :
- amortir le choc économique : mutualiser le coût de la mise en œuvre des dispositions sanitaires et des nouvelles contraintes sur chantier en le répartissant équitablement entre les entreprises de construction, les maîtres d’ouvrage et les pouvoirs publics et prolonger tous les délais d’exécution de 4 mois afin de pas infliger aux entreprises des pénalités de retard injustes ;
- permettre la continuité de l’activité : poursuivre les chantiers durant la période estivale ;
- soutenir la demande : redéployer le dispositif du prêt à taux zéro et assouplir les règles de déblocage de l’intéressement et de la participation pour des projets immobiliers ;
- prévenir l’accentuation de la crise : accélérer la dématérialisation de l’instruction des autorisations administratives dans l’ensemble des collectivités et assurer une continuité de service à 100% jusqu’à la fin de l’année 2020 pour éviter de retarder et décaler les projets de construction pour des motifs administratifs.
Pour «répondre aux attentes sociétales», l’UICB invite à :
- garantir la qualité des réalisations en renforçant les moyens de contrôle des services de l’Etat sur la conformité des produits et des règles de construction et en encourageant les démarches qualité des entreprises ;
- limiter l’impact de l’acte de construire, en préfabriquant davantage pour réduire les délais, les contraintes pour les riverains et le nombre d’intervenants sur chantier ;
- généraliser la flexibilité des usages, en privilégiant des solutions constructives permettant de modifier l’usage d’un bâtiment aussi souvent que nécessaire.
Enfin, afin de «maintenir le cap de la transition écologique», l’UICB appelle à :
- favoriser le recours aux matériaux biosourcés par la création d’un bonus/malus sur les produits de construction et l’intégration dans les marchés publics la notion de stockage carbone ;
- construire un cadre réglementaire ambitieux par le maintien des ambitions de la Réglementation environnementale 2020 ;
- mobiliser les élus en organisant leur formation systématique en s’appuyant sur l’exemple des collectivités locales déjà engagées dans des projets de construction à faible impact environnemental et en créant un label «Collectivité exemplaire».
(Crédit photo : Totim/Tanguy)