Intégré à la loi Climat et résilience de 2021, le texte qui fixe le principe de Zéro artificialisation nette des sols (Zan) en 2050 a fait l’objet d’un compromis parlementaire adopté par le parlement cet été (1). Un compromis qui n’a visiblement pas suffi à convaincre le président d’Auvergne-Rhône-Alpes du bien-fondé de cette démarche puisqu’il a annoncé le 30 septembre que sa région sortait du dispositif.
Passons sur le fait qu’une telle décision est illégale… et essayons de voir s’il n’y aurait pas d’autres possibilités pour trouver des solutions à la crise que traverse actuellement le marché du logement sans renoncer à répondre aux grands défis de l’époque. De l’époque au-delà de l’année 2027 bien sûr !
On pense par exemple à « la ville du quart d’heure », imaginée par l’universitaire parisien d’origine colombienne Carlos Moreno. Comme l’expliquait dans nos pages il y a quelques mois le fondateur du think tank Real Estech, Vincent Pavanello, le corollaire de ce concept d’urbanisme qui vise à renforcer l’accessibilité aux services et aux activités de la vie quotidienne, c’est la densification. On peut aussi citer une décision prise il y a quelques années en Californie pour permettre aux propriétaires de recourir au logement additionnel (ADU), un dispositif qui leur donne la possibilité d’agrandir leur résidence ou d’ajouter une petite habitation sur leur parcelle, en passant par une simple déclaration de travaux. La densification urbaine peut bien sûr aussi être verticale, avec la surélévation de bâtiments existants par exemple.
Dans tous les cas, il est clair que le bois et ses systèmes constructifs le plus souvent hors-site ont une carte à jouer. Pour peu toutefois qu’on leur donne la possibilité de faire valoir pleinement leurs qualités… À ce propos, les premiers échos entendus sur la révision de la réglementation incendie dans les ERP ne semblent guère encourageants. L’association IBC (2) a d’ailleurs demandé un moratoire sur ce texte afin qu’on puisse, entre autres, réinterroger la question de la mise en œuvre du bois dans les bâtiments dont le dernier plancher haut se situe à un niveau de plus de 8 mètres.
Du 17 au 20 octobre à Bordeaux, de nombreux interlocuteurs mobilisés par le développement de la construction bois moyenne et grande hauteur participeront à la quatrième édition du congrès Woodrise. Nul doute que ces questions ne manqueront pas d’animer les débats de ce rendez-vous international qui fait cette année son retour en France.
(1) 441 voix pour, 4 contre et 94 abstentions à l’Assemblée nationale et 326 voix pour et une contre au Sénat sur 343 votants.
(2) Ingénierie bois construction – association qui regroupe des bureaux d’étude indépendants œuvrant avec des architectes et des entreprises spécialisées dans la construction bois.
