L’interprofession Fibois Nouvelle-Aquitaine, France douglas et le cluster Odéys ont organisé, le 5 avril, une visite du chantier qui va changer la physionomie d’une entrée de Limoges avec la construction du siège du Crédit Agricole du Centre Ouest. Ce bâtiment R+3 qui s’étend sur 11 000 m² incluant deux niveaux de parking et des terrasses jardins, fait face à la Vienne. Le concours d’architecture a été remporté par un groupement nantais composé de AIA Architectes, AIA Ingénierie, AIA Territoire et AIA Environnement associés à BVL Architecture, basé à Limoges. L’établissement prendra possession de son nouveau siège à la fin du 1er trimestre 2024. « C’était techniquement compliqué de réhabiliter notre siège historique, boulevard de Vanteaux, notamment pour la flexibilité future du bâtiment avec l’impossibilité de mettre des planchers techniques", explique Thomas Hareau, responsable de la filière logistique énergie du CACO. "C’est une passoire énergétique mais il aura un autre usage. Ce projet fait suite à la réhabilitation de notre bâtiment de Châteauroux. Ce terrain en bord de Vienne est très connecté au centre-ville de Limoges, à la gare et à l’A20 ce qui rapprochera nos deux sites.» Le bâtiment accueillera 370 collaborateurs et sera équipé d’un auditorium intérieur de 300 places revêtu de panneaux stratifiés, d’un restaurant interentreprises et d’un amphithéâtre extérieur de 170 places, des équipements mis à disposition des acteurs du territoire.
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Labellisé E+C- niveau E2C1
Le maître d’ouvrage souhaitait des ambitions environnementales élevées pour ce bâtiment qui a été certifié HQE niveau exceptionnel, labellisé E+C- niveau E2C1 et Biodivercity grâce à l’intégration d’espaces verts. Pour obtenir ce niveau, les performances du bâtiment sont déterminées selon quatre thèmes, l’énergie, l’environnement, la santé et le confort. L’utilisation du bois a concouru à l’obtention du label bas carbone. « Le maître d’ouvrage avait cet objectif E+C-, indique l’architecte Patrick Hardy, nous avons proposé une solution que nous maîtrisons avec poteaux et solives tous les 1,35 m. Nous maîtrisons cette technique en architecture et ingénierie utilisée sur trois de nos projets. Nous avions une solution bien optimisée avec des retours d’expérience. »
Les terrasses ont été aménagées en jardin, l’amphithéâtre extérieur sera également arboré donnant sur un espace paysager de 2 000 m². Les salariés bénéficieront d’un patio central verdoyant. « Pour l’architecture, nous avons travaillé sur une façade assez basique techniquement avec des lignes coupées et des éléments blancs et foncés, en écho aux maisons à colombages de Limoges", signale l’architecte. "C’est une signature graphique très forte. À la demande du maître d’ouvrage, le bâtiment est étagé avec des terrasses offrant des points de vue privilégiés sur la Vienne. La structure mixte bois béton fait la vraie richesse de ce projet. Elle a été conçue par AIA Ingénierie avec une ossature bois très visible à l’intérieur qui contribue à la qualité des espaces intérieurs.»
Le système poteaux-poutres a été retenu avec des solives en lamellé-collé de douglas. Les éléments en bois, soit un volume de 350 m³, ont été fournis par le lamelliste Cosylva (Creuse). Des poutres sont apparentes dans les niveaux supérieurs. Le socle et les planchers sont en béton. « Les dalles béton sont connectées aux solives bois", poursuit Patrick Hardy. "Cela permet d’avoir le meilleur du bois pour ses qualités esthétiques et de bien-être à l’intérieur mais aussi le meilleur du béton avec des planchers de seulement 12 cm qui vont favoriser l’acoustique et le rayonnement thermique. Cela permet de mettre le juste matériau au bon endroit pour leurs qualités intrinsèques. Nous avons développé un concept de frugalité pour un impact environnemental réduit. »
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Des poutres climatiques pour moins consommer
Pour l’isolation, des panneaux en laine de roche ont été intégrés en façades. Concernant le confort d’été, le vitrage, qui compte pour plus de 60 %, est extra-clair. « Les façades sont extrêmement performantes au niveau thermique » signale l'architecte. Un travail a été mené sur la thermie avec le choix d’intégrer des poutres climatiques dans les faux plafonds pour souffler de l’air chaud et froid dans chaque pièce. « Des pompes à chaleur air-eau sont connectées à ces poutres, il n’y a pas de moteur, juste une batterie et une centrale. Nous avons trois ans de retour sur le site de Châteauroux qui a réduit sa consommation d’énergie de 60 %, c’est ce qu’on vise ici au minimum. » Des panneaux photovoltaïques sont prévus en toiture mais le site étant classé, l’autorisation n’a pas été accordée dans le projet initial. Le maître d’ouvrage espère l’obtenir à moyen terme pour réduire de 20 % supplémentaires sa facture d’énergie.
Clin d’œil à la porcelaine de Limoges, les soubassements en briques de béton vont inclure des pièces en céramique conçues avec l’industriel Bernardaud. Sur le site, était implantée jusque dans les années 90 une usine de porcelaine. Un fabricant est encore en activité à côté. Les travaux sont réalisés à 80 % par des entreprises du territoire.
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