L’Union des industriels et constructeurs bois a réalisé une enquête auprès de ses adhérents, entre le 15 et le 28 mai, pour connaître la façon dont ils avaient traversé la crise sanitaire et évaluer leurs perspectives de reprise. Plus de la moitié des entreprises membres de l’UICB ont répondu à cette enquête (142 réponses pour 270 adhérents). Le baromètre ainsi constitué montre la capacité de rebond dans la filière bois, malgré une très grande disparité entre les situations : certaines entreprises abordent les prochaines semaines avec beaucoup d’optimisme pendant que d’autres n’envisagent pas l’amélioration de leur situation avant 2021.
Si les deux tiers des entreprises ont dû fermer leurs portes entre mi-mars et mi- avril, l’activité a fortement redémarré depuis. Ainsi les adhérents de l’UICB, entreprises industrielles ou de mise en œuvre sur les chantiers de construction, sont massivement mobilisées pour assurer la reprise dans les ateliers et sur les chantiers. La bonne santé de la filière bois avant la crise sanitaire facilite cette relance, mais cette volonté partagée d’être un moteur pour l’économie nationale ne doit pas faire oublier que certaines entreprises traversent encore aujourd’hui de très grandes difficultés, menaçant leur pérennité à court terme.
La mise en activité partielle des salariés a permis aux entreprises de traverser le confinement en conservant leur capacité à repartir rapidement. Au 28 mai, les salariés des entreprises sondées ont presque tous retrouvé leur poste de travail. La précédente enquête de l’UICB, réalisée le 27 mars, montrait que plus de moitié des entreprises interrogées avaient recours au chômage partiel, pour la quasi-totalité de leurs salariés. Une entreprise sur 5 voit son carnet de commandes très fortement amputé par rapport à la situation de l’année précédente, ce qui laisse craindre un grand nombre de défaillances d’ici la fin 2020. A l’inverse, une entreprise sur 5 voit son carnet de commandes mieux garni qu’à la même date en 2019. Ainsi, les perspectives d’un retour à une activité normale sont très tranchées : 1/3 des répondants estiment que leur activité retrouvera un rythme normal avant la fin de l’été, 1/3 voient la situation s’améliorer au dernier trimestre 2020, le dernier tiers envisage ce retour à la normale en 2021.
Conscients de l’équilibre précaire actuel au sein du secteur du bâtiment, les chefs d’entreprises interrogés sont confiants dans l’avenir de la filière bois. Les premières semaines de l’année 2020 avaient laissé apercevoir une tendance en très forte hausse pour les matériaux biosourcés dans la construction. Les dirigeants interrogés conditionnent un retour à la normale à un engagement massif de leurs partenaires, qui passe à la fois par une relance rapide de tous les chantiers, sans reporter le démarrage des nouveaux, le soutien des assureurs crédits par un arrêt de la dégradation des garanties, l’annulation des pénalités de retard, et les facilitations pour l’hébergement des salariés en grands déplacements.
Le chiffre : 75 %
C’est la part des entreprises répondantes estimant que l’impact de la pandémie sur leur trésorerie a été nul ou limité, grâce aux mesures d’accompagnement
mises en place par le Gouvernement. Un chiffre moins rassurant qu’on pourrait le croire, si l’on considère que 25% des entreprises risquent donc de traverser une période très difficile dans les semaines ou mois à venir.