Les bâtiments bois de huit étages minimum multipliés par trois en dix ans

Lancé en 2017, le congrès Woodrise est de retour en France cette année. Il se déroulera du 17 au 20 octobre à Bordeaux. L'occasion pour ses organisateurs de proposer un état des lieux de la construction bois moyenne et grande hauteur, quelques jours avant l'ouverture des portes de cette quatrième édition. "L’enquête "The state of Tall Timber : a global audit", réalisée par le CTBUH (1), indique notamment que le nombre de bâtiments bois de huit étages minimum a été multiplié par trois en dix ans. Au moment de sa parution (février 2022), l’étude comptabilisait 139 immeubles achevés, en cours ou programmés, dans le monde, dont 82 en Europe. Des acteurs de plus en plus mobilisés, promoteurs, constructeurs, maîtres d’ouvrage mais aussi architectes. De grands noms de l’architecture seront ainsi au rendez-vous de Woodrise 2023, à l’image de Shigeru Ban, président du jury Workshop Architecture, ou Michael Green, parrain du Concours international sismique. [...] Au Canada : la construction bois moyenne et grande hauteur se pratiquait déjà au début du XX^e siècle. Dans les années 1950, le bois commence à être délaissé en la matière, au profit du béton armé et de l'acier. Mais les acteurs y reviennent quelques décennies plus tard, avec la prise de conscience environnementale, l’évolution des technologies numériques, les progrès réalisés dans la transformation du matériau… Au Japon, plus spécifiquement à Tokyo : dans une volonté de convergence entre tradition architecturale japonaise et exigences de la ville moderne, le bois commence à être utilisé ces dernières années pour les immeubles de grande hauteur, jusqu’à présent souvent en structure acier. L’évolution récente en matière de réglementation sur la sécurité incendie a notamment contribué à ce développement. La France n’est pas en reste et le développement de la construction bois moyenne et grande hauteur se poursuit…" Pour étayer leurs propos, les organisateurs du congrès citent pêle-mêle quelques exemples récents pris sur le sol français : le choix de Grand Paris Aménagement de positionner la construction bois comme l’un des outils pour parvenir à son objectif de 80 % de bâtiments construits en hors site d’ici à 2030 ; l'Opération d’intérêt national de 738 hectares de Bordeaux Euratlantique avec entre autres les constructions de l'immeuble Perspectives (2017), des tours Hyperion (2021) et Silva (livraison attendue fin 2024) ; le plus haut projet de logement 100 % bois de l’Union européenne avec la construction de l'îlot bois Sensations à Strasbourg ; l'immeuble mixte, résidentiel et commerces, bâti dans le 13^e arrondissement de Paris par Bouygues Bâtiment France pour le compte d’Emerige ; ou encore le programme mixte Woodstone (logements, locaux d’activités et toits-terrasses aménagés, parking bois aérien évolutif) réalisé par Icade Promotion, architecte Cosa, à Bordeaux. À l'avenir, la multiplication de ce type de projets, notamment en France, reste toutefois soumise à une évolution du contexte réglementaire qui permette de développer les utilisations du bois dans la construction. En ce sens, la révision en cours des textes sur la réglementation incendie est un travail qui retient particulièrement l'attention des professionnels de la filière. Les premiers échos ne semblent d'ailleurs pas très positifs. Nul doute que ce sujet devrait être au centre de nombreuses discussions pendant les quatre jours de cette quatrième édition du congrès Woodrise.

(1) Council on tall buildings and urban habitat (Conseil sur les bâtiments de grande hauteur et l'habitat urbain).