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Le bois sur le podium du Village des athlètes

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Crédit photo Legendre Immobilier
Le 9 mai dernier, France bois 2024 organisait la visite de quatre réalisations du projet Empreintes, participant à la conception du Village des athlètes, aménagé par la Solideo. L’occasion de découvrir la diversité des solutions bois mises en œuvre sur ce site, où seront hébergés les athlètes olympiques pendant les Jeux, parmi des bâtiments qui par-delà possèdent la capacité d’accueillir 331 logements, des bureaux, ainsi que des commerces et services.

C’est au sein de l’écoquartier fluvial de L’Île-Saint-Denis (93) que se situe le projet, supervisé par la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques). Lauréat de la consultation lancée en 2019 par la SEM Plaine Commune développement, c’est le groupement Pichet-Legendre qui a relevé le défi d’imaginer et de concevoir cette partie du Village des athlètes.

Construction bois, conception bioclimatique des bâtiments, gestion vertueuse des eaux pluviales, démarche d’économie circulaire volontaire : ce projet immobilier d’envergure, baptisé Empreintes, propose une programmation avec de fortes ambitions environnementales. La conception de ce futur quartier bas carbone repose sur trois principes fondamentaux, à savoir : la conception réversible des bâtiments, des procédés constructifs innovants et performants, ainsi que l’excellence environnementale des matériaux, et en particulier du bois.

Construit sur le site des anciens entrepôts du Printemps et des Galeries Lafayette inoccupés depuis 2004, l’Écoquartier fluvial est conçu comme un « écosystème urbain intégré ». L’ensemble des bâtiments du projet a été conçu de façon réversible afin de proposer deux configurations correspondant à deux phases de vie : une phase éphémère destinée à faire rayonner L’Île-Saint-Denis pendant les compétitions sportives de 2024 pour accueillir et loger quelque 2 700 athlètes et officiels – l'opération comprenant, en complément des hébergements, des bureaux, des espaces de stockage, des salles dédiées aux réunions ou à la récupération sportive. L’autre phase, dénommée « Héritage », laissera place dès 2025 à un véritable quartier de ville accueillant habitants, salariés et usagers de nombreuses activités et services.

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Crédit photo : Groupement Pichet-Legendre

La part belle au bois

L’écoquartier fait la part belle à la construction bois, avec une ambition de 45 % de matériaux de construction en bois (9 215 m3 de bois structurel et 10 066 m² de poteaux/poutres/façades et planchers) et 16 bâtiments sur 22 réalisés en structure bois et/ou murs à ossature bois. Structure et murs ossatures bois, CLT, concept bois-béton, module 3D préfabriqués bois, façades en ossature bois porteuses et non porteuses… le bois est ici utilisé dans de nombreux procédés constructifs traditionnels ou innovants.

On notera que la totalité du bois utilisé sur le projet provient de forêts gérées durablement (PEFC et FSC) et 30 % de cet approvisionnement est issu des forêts françaises, conformément aux prescriptions de la Solideo. Au-delà de l’esthétique moderne des bâtiments, ce sont les engagements en accord des ambitions de sobriété carbone et financière de la Solideo qui ont permis aux projets gagnants d’être choisis au terme de la consultation.

Le Village respectera les ambitions partagées par Paris 2024 et la Solideo en termes d’excellence environnementale en maîtrisant le budget carbone pour contribuer à l’objectif du plan climat de respecter la trajectoire de la neutralité carbone de 2050, en utilisant des matériaux biosourcés, tels que le bois, et en adaptant la ville au climat de 2050 avec des aménagements atténuant les effets du changement climatique (revêtements de sol, présence de végétaux et d’eau dans les espaces publics…).

L’urbanisme assure le rafraîchissement naturel des bâtiments de façon à rendre confortables les habitations en été, notamment grâce à une architecture qui favorise la circulation de l’air entre les bâtiments.

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Crédit photo : Thomas Charmasson – Gipen

Des procédés constructifs innovants

Parmi les quatre réalisations du projet Empreintes, figure une résidence étudiante en bois modulaire de 142 logements, qui dans sa première phase accueillera 266 athlètes. Cet immeuble de huit étages, d’une surface de plancher de 3 800 m² est composé à 90 % de modules bois préfabriqués en usine. Il repose sur un procédé constructif innovant encore peu utilisé en France : le modulaire bois. Ainsi, 141 modules 3D (logements et escaliers) sont assemblés sur un socle béton d’un étage, constituant une structure autoporteuse en bois multimatières sur 7 niveaux.

Les constructions modulaires préfabriquées en bois, réalisées dans l’usine bretonne du constructeur E-Loft, ont été acheminées jusqu’à L’Île-Saint-Denis, pour être ensuite assemblées sur site. Environ trois mois de travaux ont été nécessaires pour assembler les modules sur le bâtiment, de décembre 2022 à mars 2023. Un habillage de façade en bardage bois de mélèze viendra isoler les modules et harmoniser l’architecture.

Le groupement Pichet-Legendre a par ailleurs sélectionné le groupe Alsos, avec les entreprises Gipen, comme concepteur-fabricant industriel de structures bois et Roux, comme constructeur bois, pour la construction d’une quinzaine d’immeubles, dont les dix immeubles visités le 9 mai, répartis en trois lots (PB8, PB9 et PB10), permettront d’héberger 420 athlètes pendant les Jeux, et d’accueillir 73 logements en phase héritage.

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Crédit photo : Gipen

Des éléments préfabriqués

Signé par l’agence d’architecture PPX, l’immeuble en R+4 du Lot PB9 accueillera 25 logements sur une surface habitable de 1 785 m². Cette construction comprend notamment 1 100 m² de façade à ossature bois préfabriquée, support d’une vêture métallique, 1 350 m² de plancher caisson Ripa, 490 m² de plancher bois-béton avec système de connecteurs SBB en dalle toiture (poutre bois associée à une dalle de compression en béton armé de faible épaisseur connectée aux solives en bois au moyen de connecteurs métallique), et des murs ossature bois d’une épaisseur de 160 mm, avec cloison CLT.

Les éléments en structure bois de ces lots sont préfabriqués dans l’usine Gipen près de Pithiviers pour être acheminés par la route jusqu’au site où ils sont assemblés par les équipes de Roux. Six immeubles à structures bois-béton, en particulier (Lot PB10), s’appuient sur une innovation technique. En partenariat avec Abak Ingénierie, Gipen et Roux ont développé un système de connecteur bois-béton, une solution de mixité bois-béton innovante permettant un montage dans le cycle du bâtiment, apportant un gain de temps, une facilité de mise en œuvre sur chantier et une optimisation des structures. Cette partie inclut 3 500 m² de murs à ossatures bois, 4 000 m² de bardage ajouré de type pin de douglas, 175 volets en bois, et 1 320 m² de platelage bois.

Le lot PB8, enfin, consiste en 3 blocs d’immeubles R+2 à structures bois signés par l’agence d’architecture PPX, qui accueilleront 11 logements sur une surface habitable de 1144 m². Cette partie met en œuvre 1 520 m² de façades à ossatures bois préfabriqué, support d’une vêture en tuile terre cuite et d’un bardage bois, 700 m² plancher caisson Kerto Ripa, 500 m² toiture ossature bois (Solive + CLT), une structure balcon et palier CLT, une toiture-terrasse en bois, et des murs ossature bois d’une épaisseur de 240 mm.

Avec une mise à disposition des programmes immobiliers au Comité d’organisation Paris 2024 l’année prochaine, et des travaux de réversibilité amorcés en novembre 2024 il est prévu que les premiers habitants et usagers prennent place dans le quartier à l’été 2025.

 

Construction bois

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