L’an dernier, la préparation d’un atelier enfin axé sur le thème de la réglementation incendie avait été compliquée. Pour le Forum, il s’agissait de ne pas laisser en plan la situation d’incertitude à laquelle le monde de la prescription est confronté au plus tard depuis la parution de la doctrine des sapeurs-pompiers de la préfecture de police de Paris, juste après de 10e Forum et les déclarations enflammées du ministre de l’agriculture Lucien Denormandie en faveur de la construction bois.
L’UICB, en phase de reprendre la compétence de la commission incendie d’AdivBois, avait tendance à s’insurger contre les prétentions de la doctrine et à défendre syndicalement les intérêts de ses adhérents. Les ingénieurs d’IBC à l’origine de la programmation de cet atelier voulaient simplement partir de la situation du marché actuelle et réfléchir à la façon d’agir au concret, eux qui étaient confrontés à une sorte de double tâche, avec des préconisations selon la loi d’une part, et selon la doctrine de l’autre. La difficile double modération de l’atelier conduisait à des déclarations bancales : le champ d’extension de la doctrine ne couvrirait que celui de la préfecture de police de Paris ? Les acteurs du terrain devaient faire la part des choses entre ces affirmations politiques et la réalité du terrain, où la doctrine sévissait déjà un peu partout.
Un flou
Un an plus tard, l’UICB a repris la main. C’est elle qui organise l’atelier C2 de bout en bout, comme l’explicite la modération confiée au seul Dominique Cottineau. Toute l’attention est rivée sur l’intervention de 14 heures, par le colonel Frédéric Goulet et le lieutenant-Colonel Alexandre Bonnet, de la DGSCGC de Paris, précisément les instigateurs de la doctrine, au sujet des « Évolutions réglementaires sécurité incendie ». Que va-t-il se passer ? Peut-être que les pompiers auront l’occasion de déployer leur doctrine ? D’un autre côté, le titre de l’intervention peut laisser espérer qu’ils présentent des évolutions réglementaires, donc quelque chose qui va bien au-delà de la doctrine. Le suspense est pour l’instant complet. D’une part, parce que personne ne peut prédire où en seront les négociations d’ici le 13 avril, d’autre part, parce que l’UICB, en successeur de la Commission Incendie d’AdivBois, a tenu à verrouiller le débat sur ce sujet brûlant. En d’autres termes, les ingénieurs d’IBC et les autres acteurs impliqués n’ont qu’à venir s’informer au Forum.
Et ils auront de la matière. Apparemment, il y a de nouvelles solutions pour les ETICS. Efectis va sans doute expliquer précisément ce qui s’est passé pendant le test d’avril 2019 (il y a quatre ans !) avec la délamination des panneaux de CLT. On espère aussi des précisions sur les essais réalisés depuis afin de permettre au moins une certaine apparence intérieure du bois et pas l’obsession clinique de plaque de plâtre en couleur repeinte en blanc. Soit le petit reste de ce qu’AdivBois montait au pinacle sous le terme de vivre bois. Par ailleurs, il sera question d’extinction automatique, même si la présentation est privée, par Laurent Petit, de WO2. Surtout, Dominique Cottineau quittera son rôle de modérateur pour annoncer le plan d’action de la filière. Et oui, c’était à prévoir, le cycle des tests n’est sans doute pas fini.