Recevoir la newsletter

Magazine

La Fédération des producteurs forestiers du Québec espère un rebond de la construction aux États-Unis après la crise du Covid-19

Image

La Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) est l’organisation provinciale qui travaille à la promotion des intérêts des 134.000 propriétaires forestiers. Les marchés de ceux-ci sont directement liés aux prévisions de mises en chantier au Canada et aux États-Unis : en effet, en 2019, 85% des livraisons de bois de la forêt privée québécoise ont été destinées à la production de matériaux de construction. Ainsi la Fédération est-elle à l’écoute permanente, au fur et à mesure que les événements liés au Covid-19 se succèdent, des prévisions des économistes. «Plusieurs banques prévoient désormais une importante récession aux États-Unis et au Canada en 2020», indiquait-elle à ses membres le 8 avril. Mais elle ajoutait que «la plupart des analystes estiment néanmoins que les économies américaine et canadienne devraient rebondir sous forme de «V» si la durée des mesures de confinement n’est pas trop longue, c’est-à-dire que la reprise serait rapide et prononcée après ce ralentissement brutal». «Dans le cas contraire, les dommages à l’économie pourraient être beaucoup plus importants puisque la reprise s’échelonnerait sur plusieurs trimestres. Si dans l’immédiat plusieurs usines de produits forestiers ont cessé ou ralenti leur production en raison de l’arrêt des chantiers de construction en Amérique du Nord, il est difficile de prévoir l’effet à moyen terme de la crise du Covid-19 sur le secteur forestier.»

La construction résidentielle n’est pas répartie également aux États-Unis, mais est plutôt concentrée dans certaines zones où les coûts des terrains et des permis de construire sont demeurés abordables et où l’urbanisation est en expansion (voir l’illustration ci-jointe proposé par la FPFQ, à partir de données FEA/NAHB). Aussi est-ce l’évolution des restrictions de construction dans ces États du Sud des États-Unis qui impactera l’effet de la crise sur la demande de bois d’œuvre, selon la FPFQ, qui estime également important de surveiller l’imposition de restrictions sanitaires dans les États les plus proches du Québec, recevant la majorité des livraisons de bois d’œuvre québécois . «Il est important de mentionner qu’il est fort probable que des clients changent leurs sources d’approvisionnement traditionnelles, occasionnant beaucoup de substitutions sur les marchés. Ce comportement rend les prédictions des impacts plus difficiles pour le Québec. Malgré cela, le pouls du marché de la construction aux États-Unis et au Canada est sans conteste dans un important ralentissement», ajoute la FPFQ.

Un travail prospectif de la FEA table sur une baisse de 12% des mises en chantier aux États-Unis pour l’année 2020 (en s’appuyant sur une prévision de baisse de 50% des mises en chantier pour les mois d’avril, mai et juin par rapport au niveau de février) avant une reprise graduelle et un niveau normal vers la fin de 2020. Ce qui fait espérer au FPFQ que «le faible niveau d’endettement des Américains, comparativement aux niveaux historiques, et la poussée démographique des millénariaux induiront une demande robuste pour la construction une fois les inquiétudes et les mesures de confinement due au Covid-19 passées». L’économiste en chef de la National association of home builders (NAHB) aux États-Unis estime que les probabilités d’une importante reprise économique à la fin de 2020 sont beaucoup plus élevées que dans le cas d’un choc financier causé par un endettement excessif des entreprises ou des ménages, se réjouit également la FPFQ. L’économiste envisage ainsi que la demande pour la rénovation et la construction de maisons unifamiliales va diminuer en 2020, mais de façon moins importante que le reste de l’économie, rapporte la FPFQ, et qu’un important rebond se produira après la crise du Covid-19 car la demande de maisons sera simplement différée (tandis que dans d’autres secteurs de l’économie, les mesures de confinement éliminent la demande pour une période donnée).

De plus, la NAHB estime que les récentes actions de la Réserve fédérale américaine (FED) et d’autres institutions importantes vont mitiger les impacts de la crise du Covid-19 sur le marché immobilier.

La FPFQ estime par contre que, au vu des analyses de grandes banques canadiennes, la crise devrait frapper plus fort au Canada qu’aux États-Unis, notamment en raison du choc pétrolier, et que la contraction de l’économie en général aura d’importantes implications pour le marché de l’habitation au Canada, la Banque Scotia estimant même une baisse des mises en chantier 2020 de 40% par rapport à 2019.

Pour ce qui est du Québec, le Premier ministre, François Legault, a récemment apporté un regain d’espoir : il a autorisé la reprise des travaux (arrêtés depuis le 23 mars) dans les chantiers de construction de logements devant être livrés avant le 31 juillet, ceci à partir du 20 avril, sous réserve de conditions d’hygiène à respecter et de nouvelles méthodes de travail permettant que les ouvriers demeurent à deux mètres de distance les uns des autres.

D’une manière générale, pour les producteurs de bois des forêts privées québécoises, l’arrêt des chantiers de construction à travers l’Amérique du Nord, les fermetures temporaires ou du ralentissement des scieries, et la réduction des prix du bois d’œuvre ne sont pas des bonnes nouvelles (en matière de prix du bois d’oeuvre, Moody’s estime que les perspectives pour les compagnies œuvrant dans le sous-secteur du bois d’œuvre et des matériaux en bois sont passées de positives à stables en raison de l’impact du Covid-19 et que les prix du bois d’œuvre et des panneaux OSB rebondiront moins que précédemment anticipé et la BMO a revu à la baisse sa prévision pour 2020 du prix annuel du bois d’œuvre, de 365 $ US/Mpmp* à 330 $ US/Mpmp entre les mois de février et mars 2020). Mais pour la FPFQ, «l’espoir réside de voir cette crise se résorber rapidement cet automne puisque les facteurs démographiques aux États-Unis appellent un retour à la progression de mises en chantier et les taux hypothécaires bas soutiendront la construction résidentielle».

* Le pied mesure de planche (pmp) est une unité de volume utilisée aux États-Unis pour les bois sciés et équivaut à une pièce de bois d’un pied carré de surface par un pouce d’épaisseur. Lorsque cette unité est utilisée pour une bille destinée au sciage, elle sert à estimer la quantité de pieds mesure de planches qu’elle devrait donner à la scierie. 1.000 pmp de résineux = 9,06 m3 apparents.

Image

Construction bois

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15