Sur le marché de la construction, les chiffres n’en finissent plus de chuter. Les derniers résultats publiés fin octobre par le ministère de la Transition écologique faisaient état d’un repli sur un an de plus de 28 % des permis de construire et de 16,6 % des mises en chantier. Hors logements en résidence, ces dernières se situent à l’heure actuelle sous la barre des 300 000 (1).
Le 15 novembre, la publication des données relatives à la commercialisation de logements neufs est venue confirmer l’ampleur que prend la crise pour le secteur du bâtiment : au troisième trimestre, le niveau de réservation de logements neufs par des particuliers a diminué de plus de 12 % par rapport aux trois mois précédents (2) ; le nombre de logements nouvellement commercialisés enregistre quant à lui un recul pour le cinquième trimestre consécutif (19 400, - 9 %).
Le lendemain à Dunkerque, la Première ministre a entre autres indiqué la volonté du Gouvernement de mener une politique qui permette de produire des bâtiments performants sur le plan environnemental à des coûts abordables. À cette occasion, elle a aussi annoncé plusieurs mesures pour tenter de répondre à l’urgence de la situation : rachat de logements à la promotion immobilière par l’État, investissement pour accroître la production de logements locatifs intermédiaires, prolongation du prêt à taux zéro jusqu’en 2027, construction de 35 000 nouveaux logements étudiants d’ici la fin du quinquennat… Élisabeth Borne a par ailleurs indiqué qu’un projet de loi sur le logement sera déposé au Parlement au printemps prochain.
D’ici là, la Cop 28 aura eu lieu du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï. Si d’aucuns penseront peut-être que cette ville des Émirats arabes unis n’est pas l’endroit le plus indiqué en matière de lutte contre le réchauffement climatique pour effectuer le premier bilan mondial depuis l’Accord de Paris, une chose est sûre : les résultats présentés ne seront pas à la hauteur des textes signés en 2015. Un rapport de l’ONU Climat diffusé mi-novembre souligne que l’effort des États dans ce domaine est encore largement insuffisant. Au rythme actuel, la diminution des émissions de gaz à effet de serre ne serait que de 2 % en 2030 par rapport à 2019 alors que 43 % sont attendus pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Le secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC) souhaite que cette 28e conférence soit l’occasion d’un véritable tournant. Espérons qu’elle vienne aussi rappeler aux participants qu’il est important de garder le cap, même dans la tempête, en matière de décarbonation du secteur du bâtiment.
En France, la construction représente environ 50 % des émissions de CO2 engendrées par l’aménagement de la ville, et les usages du quotidien pèsent bien plus encore. Dans les deux cas, l’intégration de davantage de matériaux biosourcés ne pourra que contribuer à faire progresser le modèle actuel, que ce soit en termes d’impact climatique pour les bâtiments ou de qualité de vie pour les habitants.