Dix ans après le Grenelle de l’environnement, vingt ans après Rio, un an après la Cop 21, trois ans avant l’échéance 2020 et à deux semaines d’élections cruciales pour l’Europe et le climat, la septième édition du Forum international bois construction s’élargit et s’ouvre, en amont et en aval, à tous les acteurs concernés par l’enjeu environnemental de l’émergence d’une filière nationale de construction bois.
Actuellement, une enquête biennale de l’Observatoire national de la construction bois est en cours pour mesurer l’évolution de la filière entre 2014 et 2016. L’enquête 2014 avait fait l’effet d’une douche froide et le ressenti des années suivantes est plutôt mauvais. De toute façon, la part de marché du bois dans l’ensemble des activités du Bâtiment reste nettement en deçà de 10% et la filière a montré toute sa fragilité. Depuis le Grenelle de 2007, des efforts ont été accomplis par deux mandatures successives de cinq ans, avec une bonne volonté manifeste mais sans grands moyens matériels. C’est surtout la filière professionnelle qui s’aide elle-même comme elle peut et tente de dépasser ses contradictions et antagonismes.
Le bois entre deux eaux
Grand succès de France bois régions qui fédère les interprofessions régionales de la filière bois, le Prix national de la construction bois s’enrichit chaque année d’un catalogue de plus en plus actuel, mais qui trahit aussi ces dernières années une remarginalisation du bois. La commande publique manque, elle qui a permis au bois de devenir quasiment la référence naturelle dans le domaine scolaire. Pour ce qui concerne cette seconde initiative autonome de communication qu’est le Forum bois construction, c’est un peu pareil. On a connu le stade Allianz Arena de Nice, la maison de l’Inde à Paris, la Cité du vin à Bordeaux, la Cité musicale de l’île Seguin. Demain, sans doute, il y aura des tours en bois et quelques projets de l’opération «Réinventer Paris». Pour l’heure, il faudra en la matière se contenter de l’opération parisienne Opalia, emblématique en soi, et de la difficile progression de l’Ecocité de Strasbourg, évoquée en plénière d’ouverture.
Un congrès manifeste
Avec 20 ateliers thématiques parallèles, plus de 100 conférences et 1.500 congressistes attendus sur trois jours, on ne peut pas dire que la septième édition successive du Forum traduise un passage à vide. Ce ne peut pas être non plus un festival d’autosatisfaction, à un moment où les élections risquent de consacrer, dix ans après le Grenelle de l’environnement, le déni climatique, et que les forêts du monde brûlent.