Deux ans de travaux se sont clôturés fin avril 2022 à l’École nationale supérieure des technologies et industries du bois (Enstib) d’Épinal. L’atelier industriel de l’école ‒ la Grande halle ‒ a été entièrement réorganisé et réhabilité, et son équipement a été renouvelé aux trois quarts. L’investissement s’est monté à 2,30 M€ : l’université de Lorraine a fourni 500 000 €, le conseil départemental, 300 000 €, la communauté d’agglomération d’Épinal, 200 000 €, la région Grand Est, 230 000 €, le Codifab, 100 000 €, le Feder (Union européenne), 775 000 € et l’Enstib s’est autofinancée à hauteur de 195 000 €.
Crédit photo : Enstib
Les financeurs ont été remerciés lors de l’inauguration par le directeur de l’École Laurent Bléron. Les représentants des collectivités territoriales ont pu exprimer l’importance accordée à l’école, qui représente, entre autres, la garantie d’une économie territoriale dynamique et, plus que jamais, compte tenu de l’importance accordée au matériau bois aujourd’hui, une vitrine technologique de premier ordre.
Les personnels de l’école ont été vivement félicités pour leur contribution et leur adaptation à une situation transitoire qui était délicate, puisque les travaux se sont déroulés en site occupé. La fin d’une aventure de deux ans couronnée de succès était fêtée.
Début de l'aventure en 2017
En réalité l’aventure avait commencé bien avant, lorsque Laurent Bléron est devenu directeur de l’école* en 2017. Il avait exprimé dès sa candidature sa volonté de moderniser l’équipement, notamment au plan de la robotique, de sorte que les enseignements soient en parfaite adéquation avec les évolutions des entreprises. Car l’Enstib n’est pas une entité d’enseignement isolée mais bel et bien l’épicentre d’une filière. Comme l’a rappelé le directeur de l’université de Lorraine, l’école remplit plusieurs rôles : formation, recherche et développement, prestations de service. Son action va toutefois bien au-delà, puisqu’elle est la clef de la continuation de la filière bois…
Crédit photo : Enstib
Crédit photo : Enstib
Partenariat Premium
La meilleure preuve de son intégration dans la filière était donnée par l’autre motif de la journée du 29 avril, à savoir la signature d’une convention de partenariat premium et la remise d’un trophée, à huit entreprises emblématiques de la filière : Egger, DMPB, Pro Clima, groupe ISB, Schmidt, PEFC, Cadwork, groupe Siat. Au travers du partenariat Premium mis en œuvre, l’Enstib a souhaité distinguer et remercier l’engagement d’entreprises ou organismes historiquement impliqués dans la vie de l’école. Si la convention signée prévoit une participation financière des entreprises, c’est avant tout leur soutien de longue date que celle-ci couronne : versement de la taxe d’apprentissage, participation à des projets de recherche et développement avec les enseignants-chercheurs de l’école, soutien à des projets comme les Défis du bois , etc. Il s’est agi de formaliser une collaboration, et de la fidéliser.
De la part des entreprises, le souhait est celui d’une meilleure visibilité auprès des étudiants. En effet, les difficultés de recrutement sont devenues le lot des employeurs de la filière bois. La convention Premium donne l’assurance aux entreprises d’être présentées aux stagiaires lors du Forum de l’emploi par exemple, ou à d’autres occasions. Pour leur aide de longue date à l’école, les représentants des entreprises se sont vu remettre un trophée à l’occasion de cette signature inaugurale des conventions de partenariat Premium ‒ trophée de bois « maison » cela va de soi !
Crédit photo : F. Tisserand
Un outil à la pointe
À l’issue des remerciements et des signatures, partenaires et élus ont pu déambuler dans la nouvelle halle et apprécier le confort et le niveau technologique de l’atelier, commentés par Laurent Bléron et Éric Mougel, directeur adjoint en charge des relations industrielles. Au plan des structures, le sol a été entièrement rénové pour un plus grand confort et une facilité de nettoyage.
L’atelier a été repensé dans son entièreté et s’est ainsi vu doté d’une nouvelle mezzanine, accessible depuis la halle par un escalier. Ce nouvel espace, destiné au stockage de matériel pour les associations étudiantes, est l’œuvre des élèves de licence Pro, sous l’égide de leurs enseignants. La halle technologique rénovée a enfin été rééquipée.
Un grand nombre de matériels ont été renouvelés : ponceuse large bande, plaqueuse de chants, scie horizontale, scie verticale, tenonneuse, dégauchisseuse, raboteuse, scie à format, perceuse verticale, commande numérique 5 axes. Un nouveau système d’aspiration a été mis en œuvre par une entreprise de Saint-Dié des Vosges, mettant en œuvre du matériel Mecatronic.
Un îlot de robotique a été intégré à la Grande halle. Il permettra de former les étudiants à l’intégration d’équipements de robotique, par exemple de préhension, dans les ateliers de fabrication bois. Cet îlot a été doté d’un robot ABB et de quatre robots Fanuc à but pédagogique. Des matériels utiles pour la caractérisation chimique et thermique de l'habitat au sens large ont été également intégrés à la halle : étuves ventilées, four sous vide pour le séchage par vaporisation, microscope à fluorescence, Spectromètre XRF, Système complet HPTLC, bioréacteurs, compléments d'instrumentations pour le diagnostic bâtiment.
Crédit photo : F. Tisserand
* Dès sa nomination à la direction de l’Enstib, Laurent Bléron avait souhaité développer les compétences des élèves dans les domaines de la robotique et des bioraffineries, à travers des investissements, ainsi qu’une complète réorganisation de la Grande halle, centre névralgique de l’école. Mi 2018, sur proposition du conseiller départemental Benoît Jourdain, le conseil départemental des Vosges accueillait une séance de travail en présence d’Élisabeth Del Génini, représentant la région Grand Est, Michel Heinrich, président de la communauté d’agglomération d’Épinal, France Henriette pour la Directe, Jean-Michel Barbier pour la Fédération du bâtiment et Aude Barlier pour le Gipeblor. Le programme d’investissements nécessaires était alors présenté et les premières pistes de solutions esquissées. Fin 2018, les financements de chaque partie étaient actés. Restait à monter un dossier Feder, rapidement déposé et accepté par la région Grand Est en octobre 2019.