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Carrefour international du bois : tendances, témoignages et nouveautés à Nantes

Le Grand palais accueillait les professionnels de la construction.

Le Carrefour international du bois, à Nantes, se termine aujourd'hui 30 mai. Le salon s'annonce comme un succès en termes de fréquentation. Sur les stands, les exposants ont pu rencontrer clients et prospects et féderer leurs équipes après une fin d'année 2023 parfois décevante. le salon a été aussi l'occasion de découvrir nouveaux produits et nouvelles tendances.
  • Fabricant de parquets intégralement fabriqués à base de chêne français, l’entreprise Panaget, basée à Bourgbarré (35), lance à l’occasion de cette édition du Carrefour International sa gamme Héritage, consistant en un parquet artificiellement vieilli : « Cela répond à une demande, localisée notamment au niveau de la Suisse et des Alpes, où les parquets « typés » sont davantage recherchés », précise Patrick Duchaussoy, directeur commercial et marketing : « Il s’agit d’un produit permettant de compléter notre offre ».

Patrick Duchaussoy, directeur commercial et marketing chez Panaget.
Crédit photo : Stéphane Jardin

« La dimension locale d’un produit, et la responsabilité sociale des entreprises (RSE), revêt une importance croissante, en plus du critère certes non négligeable du prix », ajoute-t-il. « La baisse actuelle ressentie sur le marché du parquet est à relativiser, et on peut espérer une stabilité pour 2025, voire un redémarrage en 2026, à la faveur d’une baisse des taux d’intérêt, et d’une reprise des transactions immobilières. Le parquet étant un produit lié à la notion de confort, il est important que les consommateurs reprennent confiance. »

  • Spécialiste du bois collé et contrecollé, pour la construction et la charpente, Bois Collé d’Auvergne, dont le siège est basé à Combronde (63), est née il y a douze ans, de l’association de trois scieurs et trois charpentiers : « L’idée est de privilégier la notion de circuits courts, à la fois en matière d’approvisionnements et de transformation », résume Hervé du Fayet de la Tour.

Proposant à la fois du bois massif abouté, du contrecollé et un peu de lamellé-collé, l’entreprise s’est orientée vers le label Bois des territoires du Massif-Central avec l’objectif de concurrencer les Allemands, orientation portée par une appétence pour les produits locaux, Hervé du Fayet de la Tour estimant, à cet égard : « Les clients sont prêts à mettre 10 à 20 euros de plus par m³. Le bois local est aujourd’hui demandé, en particulier sur les marchés publics. Cela nous est favorable et même si notre carnet de commandes est un peu moins rempli que naguère, l’activité demeure soutenue ».

Hervé du Fayet de la Tour (à gauche) en compagnie de Luc Chanal, président de Bois Collé d’Auvergne.
Crédit photo : Stéphane Jardin

  • « Le marché est plutôt positif en ce qui concerne la charpente industrielle, qui constitue notre cœur de métier », estime Christophe Gramond, directeur commercial de Cosylva, l’entreprise de Bourganeuf (23) présente sur cette édition. « La volonté environnementale nous est favorable, du fait que nous tendons à privilégier le douglas », ajoute-t-il, « essence qui représente environ la moitié de nos approvisionnements, l’autre étant l’épicéa. Le douglas, en plus de sa dimension locale, présente en outre des caractéristiques intéressantes sur le plan mécanique ».

Christophe Gramond, directeur commercial de Cosylva.
Crédit photo : Stéphane Jardin

« Le fait de posséder notre propre scierie nous garantit une certaine indépendance en matière d’approvisionnements, et nous bénéficions par ailleurs de partenariats avec des scieurs locaux », poursuit-il : « On observe un accroissement de la part du bois en construction d’une manière générale ; et c’est en effet à nous, industriels, de faire face ensemble afin de soutenir cette dynamique ».

  • « Cette édition 2024 du salon a bien démarré », déclare Cyrille Pondaven, directeur général de Cadwork-04, spécialiste en matière de logiciel, à la fois pour la construction et l’agencement : « Le fait que la partie construction soit cette année regroupée au même endroit offre une meilleure cohérence ».

« L’engouement pour la construction bois se vérifie y compris à notre niveau, et le marché est positif. On sent un appel d’air dû aux prochains Jeux olympiques, qui certes profite au bois, malgré une tendance pessimiste de la part du secteur du bâtiment. Les difficultés se rencontrent surtout au niveau de la maison individuelle, car en revanche, un indéniable engouement est perceptible en ce qui concerne la rénovation énergétique et l’extension / rénovation. En ce qui concerne notre offre, appliquée au secteur de la construction, nous nous employons à optimiser la compatibilité du calcul de la structure avec la conception et la fabrication des ouvrages ».

Cadwork CIB : Cyrille Pondaven, directeur général de Cadwork-04.
Crédit photo : Stéphane Jardin

L’institut technologique FCBA présentait le 29 mai 2024, à l’occasion du Carrefour international du bois de Nantes, la nouvelle marque de certification individuelle « CTB teneur en carbone biosourcé ». l’objectif est de garantir la proportion de carbone biosourcé des produits de finition (huile, lasure, saturateur…), explique l’institut. C’est Blanchon, spécialiste des finitions bois, qui inaugure cette certification avec trois produits : une lasure très longue durée, un saturateur et une huile pour parquet.

« Nous collaborons avec FCBA depuis 25 ans », déclare Béatrice Gladel, directrice marketing et communication chez Blanchon. « Nous sommes précurseurs pour cette certification, car cela s’inscrit dans notre stratégie : il est important de valoriser les performances de nos produits et nous n’affirmons rien que nous ne puissions prouver ». Et le système de certification FCBA, qui s’appuie sur des audits en aveugle, permet de valider les allégations de la marque.


« Aujourd’hui, chez Blanchon, 25 % de nos produits sont biosourcés », indique Guillaume Uni, directeur commercial. « On mise sur la moitié d’ici cinq ans. » Pour atteindre cet objectif, Blanchon remplace ses gammes au fur et à mesure, « et nous absorbons les coûts induits, car nous ne les répercutons pas sur le client », ajoute le directeur commercial.
« Nous avons aussi un rôle de leader », explique Béatrice Gladel, « nous souhaitons guider le marché vers la décarbonation ». En effet, avec une présence partout dans le monde et un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros, la marque est incontournable. En France, « Blanchon travaille avec 80 % des industriels et 70 % des artisans » estime Guillaume Uni.
« Mais notre préoccupation principale, reste la performance », insiste Béatrice Gladel. « C’est obligatoire pour nos clients. Ensuite, on peut développer le biosourcé. »

 

LCB tenait son assemblée générale au Carrefour du bois

L’association Le Commerce du bois tenait son assemblée générale le 29 mai 2024 sur le Carrefour international du bois, à Nantes. L’occasion de revenir sur les tendances de l’année dernière et du premier semestre pour les produits bois.
Sans surprise, la demande a fortement baissé en 2023, après les deux années de « Covid party », selon l’expression de Claudie Maindron, responsable de la commission terrasses. Si le premier semestre a été actif, les négociants de produits bois ont liquidé leurs stocks à la fin 2023. Les marchés sont désormais pour la plupart attentistes, et revenus à leurs niveaux de 2019. « L’indice de confiance est mauvais en Europe pour la construction neuve », déclarait Armel Chaumont, de la commission résineux. « La rénovation tire cependant son épingle du jeu », remarquait François Lareche, représentant la commission négoce.
Armel Chaumont a indiqué que la production de résineux avait chuté en Scandinavie, notamment en raison de conditions d’exploitation difficiles : sécheresse l’été, limitant la récolte forestière en raison des risques d’incendies ; puis fortes précipitations ensuite. La production a également baissé en Allemagne et au Canada, ainsi qu’aux États-Unis ou elle a été volontairement réduite pour retrouver de la profitabilité. Quant à la Chine, elle a disparu des radars après l’explosion de la bulle immobilière.
Aline Bertocchi, de la commission Panneaux, a rappelé que l’une des grandes problématiques 2023 était celle des panneaux russes. Elle a souligné que la taxe anti-dumping appliquée aux États-Unis était de 50 %, contre 15,8 % en Europe. « Est-on vraiment sérieux sur cette question ? », s’interrogeait-elle. Les importations françaises de panneaux en 2023 étaient de 414 000 m³, soit une baisse de 14 % par rapport à 2022 (305 M€ en valeur, soit -18 %).
En ce qui concerne les bois tropicaux, les sujets principaux sont d’ordre réglementaire (RDUE) et douanier (taxes sur les lames de terrasses). Le volume de sciages importés était de 121 350 m³ en 2023, soit -16 % par rapport à 2022, -11 % par rapport à 2021. L’Afrique représente les 2/3 des importations. Dominik Mohr, responsable de la commission bois tropicaux, a indiqué que le volume de grumes importées était encore de 34 000 m³.

Communication

Même si le contexte est difficile, « nous restons confiants dans le développement du matériau bois », affirmait François Lareche. LCB entend bien poursuivre et renforcer ses missions de promotion de la filière et d’accompagnement des entreprises. L’Académie du commerce du bois, lancée en 2023, doit permettre de faire monter en compétence les acteurs du bois ; le secteur terrasses mène des actions de communication institutionnelle grand public (« Ma terrasse bois » et « Mon bardage bois »)…
Enfin, Maxime Chaumet, délégué général de France bois forêt, est venu présenter la démarche « Utile par essence » initiée en 2023. Dans un contexte social inédit, marqué par les problématiques environnementales, « l’objectif est de renouer le dialogue avec la société », a-t-il expliqué.
Trois piliers définissent le rôle de la forêt et de la filière : répondre aux besoins des humains, protéger le vivant et lutter contre le réchauffement climatique. Ils doivent permettre d’élaborer un cadre commun d’engagement pour les professionnels du bois. « Si la démarche a été récemment présentée à la presse, elle a vocation dans un second temps à générer de l’engagement », a insisté Maxime Chaumet. « Nous ne voulons pas être taxés de greenwashing ! »

 

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