La Fédération nationale du bois (FNB) a communiqué le 12 juin les derniers résultats de son Observatoire du chômage partiel. À la suite de ce point de conjoncture hebdomadaire initié fin mars pour permettre aux entreprises de suivre l’évolution du niveau d’activité dans la filière, l’organisation professionnelle a indiqué que son président Philippe Siat avait sollicité d’urgence la mise en place d’une cellule de crise nationale présidée par le ministre de l’Agriculture pour se pencher sur l’invasion de scolytes que subissent les forêts depuis trois années. «Le décalage est tel entre le soutien allemand et français à la forêt et au changement climatique que du dumping commercial commence à s’installer dans le secteur de la palette», expliquait la FNB. «Nous estimons qu’au cours des cinq prochaines années, la présence de cet insecte ravageur pourrait être équivalente, voire supérieure, aux niveaux connus jusqu’ici», indiquait Philippe Siat dans une interview accordée à notre journal début juin*. «Devant une catastrophe aussi importante, nous devons tous travailler dans la même direction. Ce n’est pas encore le cas et pour l’heure l’aide de l’État n’est pas au rendez-vous», regrettait alors le président de la FNB. Le 12 juin dernier, son organisation professionnelle regrettait par ailleurs que «les entreprises de la construction ne soient pas invitées à jouer la solidarité nationale» par les mesures de soutien à la reprise d’activité du BTP dévoilées le 10 juin en Conseil des ministres dans le cadre de la présentation du troisième projet de loi de finances rectificative pour 2020. «Par ses postures pendant la crise, le secteur de la construction a fait souffrir son amont et provoqué de lourds préjudices», commentait la FNB. «Des achats responsables seraient la moindre des contreparties à exiger d’entreprises très ancrées sur l’importation. Or les gains de part de marché du bois de France sont les seuls à permettre à nos entreprises de passer la crise comme ce fût le cas en 2008.»
Le 9 juin, l’Observatoire de conjoncture de la FNB évaluait le niveau d’activité moyen dans la filière forêt-bois à 92%. Mais l’organisation professionnelle rappelait que 60% des entreprises interrogées dans le cadre de sa dernière enquête estimaient avoir moins de trois mois de trésorerie malgré les aides tirées du Prêt garanti par l’État (PGE). D’après cette dernière analyse de l’évolution des conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur l’activité économique des entreprises de la filière, le taux de remplissage des carnets de commande était quant à lui évalué à 90% pour le mois en cours, et 88% pour le mois de juillet. Le recours au chômage partiel baissait pour sa part très nettement avec un niveau enregistré à 18% du 8 au 12 juin, contre 28% la semaine précédente, et 44% fin mai.
* Lire par ailleurs : «En direct avec… Philippe Siat, président de la FNB», dans Le Bois International n°18 du samedi 13 juin 2020.