Observatoire du métier de la scierie : les professionnels témoignent (part. 2)

L’Observatoire du métier de la scierie, fondé et dirigé par Maurice Chalayer, a interrogé les professionnels de la première transformation sur les conséquences de l’épidémie de Covid-19 pour leur activité. Dans cette deuxième partie, nous vous proposons de découvrir des témoignages recueillis auprès de scieries industrielles, de scieries-paletteries et de la fabrication d’outils.

• Scieries industrielles

Pour l’Observatoire du métier de la scierie, le problème principal dans la transformation du chêne est l’écoulement des produits à l’export ainsi que des connexes à cause de la fermeture des usines de panneaux. Les commandes sont repoussées face aussi à la fermeture des fabricants de parquet et de menuiserie, eux-mêmes impactés par l’arrêt des chantiers dans la construction.

Eric Julien, de la scierie Eurochêne dans le Jura : «Toutes les commandes en Europe sont annulées par la fermeture des négoces et des GSB».

Francois Feillet, scieur en Normandie : «C’est devenu compliqué pour vendre la charpente, qui est notre spécialité, en Angleterre, sinon pas de problème pour l’évacuation des connexes».

Dans la transformation des résineux, les professionnels vivent les mêmes problèmes que dans le feuillu quant à l’export des produits et à la fermeture des négoces et des GSB. Dans son analyse, l’Observatoire du métier de la scierie souligne que seul le secteur du granulé fonctionne correctement.

Marc Siat, de la scierie alsacienne : «Les négoces de matériaux fonctionnent à 25% des volumes pré-crise car les chantiers ne reprennent que très progressivement. […] Le plus difficile reste à venir. Après la crise sanitaire, viendra la crise économique. Il va falloir anticiper une crise prolongée et la trésorerie sera la clef dans les mois qui viennent».

• Scieries-paletteries

Le secteur est resté actif. Certaines scieries ne se sont pas arrêtées et, comme la scierie Michon Palettes Comas, dans l’Ain, il a même fallu faire les 2 x 8 afin d’assurer le volume de sciage à la fabrique de palettes attenante à la scierie. «Nous attendons impatiemment la mise en route de notre nouvelle ligne de sciage Mebor exposée en février au salon Eurobois», indique son dirigeant. Dans ce secteur, l’Observatoire du métier de la scierie souligne que les commandes sont restées soutenues essentiellement pour l’agroalimentaire et le pharmaceutique.

• Fabrication et entretien des outils

Christian Sénégal de MFLS Forézienne : «C’est compliqué pour le grand export, à cause des expéditions par bateaux qui sont à l’arrêt pour le moment. En Europe et malgré la présence forte du Covid-19, nous sommes obligés d’être présents comme en Espagne dans les scieries qui font de l’emballage, palettes, pellets, cercueils, toutes sont classées prioritaires dans l’activité».