La Confédération européenne des industries du bois (CEI-Bois), représentant 21 organisations européennes et nationales de 15 pays, défend les intérêts du secteur industriel européen du bois. Elle a mené à bien une enquête auprès de ses adhérents sur les impacts de l’état d’urgence sanitaire mis en place à cause de l’épidémie de Covid-19 sur leurs activités. Surtout, sachant que l’impact est important, elle a recueilli leurs avis sur les mesures qui devraient être prises aux niveaux publics, national et européen, avis qu’elle a diffusés le 9 avril.
«L’épidémie de Covid-19 pèse lourdement sur l’industrie du bois, avec quelques différences entre les pays. Les problèmes signalés les plus courants sont les suivants : baisse de la demande intérieure et extérieure, interruption de la chaîne d’approvisionnement, fermetures de commerces de détail, fermetures de frontières et renforcement des contrôles aux frontières. La pénurie de main-d’œuvre est connue dans certains pays», indique la CEI-Bois. Si la baisse de la demande est un facteur principal des difficultés des entreprises, il n’est pas possible de quantifier les pertes afférentes. «En général, les échanges intra-UE ont été interrompus, ce qui pèse lourdement compte tenu du fait que 70% des échanges de l’industrie européenne du bois se font sur le marché intérieur. Les deux principaux facteurs sont l’interruption des activités de construction (de nombreux nouveaux projets étant retardés ou annulés) et la diminution rapide de la demande de meubles des ménages.
Après un effondrement en janvier, les exportations vers l’Asie semblent s’être stabilisées à des niveaux décents. Cependant, les entreprises allemandes signalent que certaines commandes ne peuvent pas être traitées en raison des fermetures d’usines en Europe. Après le redémarrage de la production, des problèmes de capacités logistiques et de transport sont attendus.»
Face à la fermeture du marché et à leurs difficultés, les membres de CEI-Bois ont fait les suggestions suivantes, rapportées par la confédération le 9 avril, d’actions à conduire par les autorités publiques :
- garantir l’ouverture et l’accès aux marchés (exportations, importations). Les activités liées à l’exportation et l’importation doivent être assurées, par exemple l’activité portuaire ;
- sécuriser le transport des marchandises au sein du marché unique, pour faire avancer l’industrie. Les contrôles aux frontières doivent être mis en œuvre de telle sorte qu’ils ne ralentissent pas le transport de marchandises. Des mesures mises en place par la Commission européenne pour assurer la libre circulation des marchandises et des services et éviter les longs contrôles aux frontières sont les bienvenues ;
- la circulation du personnel essentiel doit être garantie. Faciliter les passages frontaliers des travailleurs et travailleurs transfrontaliers. Les mesures mises en place par la Commission européenne, visant à garantir le franchissement des frontières des travailleurs des secteurs essentiels, sont les bienvenues, mais elles devraient être étendues aux professionnels d’autres secteurs, tels que le secteur bois, de sorte que les entreprises capables d’opérer avec la sécurité sanitaire nécessaire puissent reprendre ou continuer la production. Cela est nécessaire pour éviter les licenciements indésirables ;
- l’utilisation du bois dans la construction publique doit être augmentée ;
- toute augmentation décidée ou planifiée des coûts pour les sociétés doit être ajournée ;
- l’information doit être facilement accessible. Cela s’applique par exemple aux mesures restrictives : les informations sur les plans de mesures et leur durée doivent être connues. Il s’agit de réduire l’incertitude et d’augmenter les connaissances autant que possible ;
- veiller à ce que les entreprises aient accès à l’équipement nécessaire pour la protection des travailleurs. Les entreprises ont mis en place les mesures de sécurité nécessaires pour protéger la santé des travailleurs. Certaines ont même modifié leurs lignes de fabrication pour produire des équipements de protection. Cependant, l’indisponibilité générale des équipements de sécurité tels que les masques entraîne souvent la fermeture partielle ou totale de l’entreprise ;
- veiller à ce que les entreprises aient accès à des programmes de soutien en matière de liquidités, pour qu’elles surmontent le ralentissement économique et minimisent les pertes d’emplois, en intensifiant les mesures fiscales. Des mesures de soutien adéquates devraient être mises en place pour compenser le manque d’activité économique et pour protéger les travailleurs et les entreprises, avec la collaboration des partenaires sociaux.
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