Le 3 septembre, le Gouvernement a présenté un plan de relance de 100 milliards d’euros, dont 40 issus de financements européens, pour soutenir l’économie française dans la crise déclenchée par les conséquences de l’épidémie de Covid-19. Intitulé France relance, ce programme comporte un volet agricole doté d’1,2 milliard d’euros, dont 200 millions directement alloués à la filière forêt-bois.
Quelques heures à peine après la présentation du plan France relance par le Gouvernement, plusieurs organisations professionnelles ont réagi pour exprimer leur satisfaction. «La transition écologique se taille la part du lion dans le plan de relance qui fera entrer la France dans l’ère de la décarbonation de ses activités», écrivait ainsi Antoine d’Amécourt, président de Fransylva. «La filière forêt bois bénéficiera de 200 millions d’euros pour s’adapter au changement climatique avec une large part consacrée au renouvellement forestier.» […] «Fransylva, représentant des forestiers privés, sensibilise l’ensemble de son réseau car la relance verte ne se fera pas sans les forestiers privés. Notre vision multifonctionnelle de la forêt, au bénéfice des générations futures, répond parfaitement aux enjeux écologiques du Gouvernement.» Les coopératives forestières ont elles aussi salué la présence d’un volet forestier jugé conséquent. «Ce plan d’action permettra simultanément d’assurer la régénération de nos forêts pour les générations futures ; d’approvisionner les industries de la filière et la construction-bois appréciée des français ; d’amplifier la capacité des forêts à capter du carbone, contribuant ainsi aux engagements climatiques de la France», écrivait l’Union de la coopération forestière française (UCFF). «Les Coopératives forestières et les 110.000 propriétaires forestiers privés qu’elles regroupent s’emploieront à concrétiser ces mesures pour une relance verte, affirmant le bois français comme le matériau d’avenir de notre pays. Elles se tiennent prêtes, avec leurs partenaires, à en discuter les modalités qui devront être opérationnelles, efficaces, simples et rapides», poursuivait le président de l’UCFF, Bertrand Servois. Des critères auxquels la Fédération nationale du bois (FNB) indiquait être aussi attentive. «Sur les 200 millions annoncés, 150 seront dédiés à la forêt et 50 pour le Fonds bois 3. Il y a du positif avec ce volet forêt, surtout parce qu’il est orienté plantation, mais il faudrait connaître les conditions d’accès au fonds pour pouvoir se prononcer plus précisément», expliquait ainsi le délégué général de la FNB, Nicolas Douzain-Didier. «Espérons que ces conditions soient meilleures que pour les deux fonds précédents. On aimerait bien faire un travail sur l’attractivité du fonds.» Si l’organisation professionnelle a par ailleurs jugé très positifs certains points globaux du plan France relance, à l’image de l’annonce faite sur l’allègement des impôts de production, elle s’est en revanche déclarée dans l’attente de plus de précisions de la part du Gouvernement pour pouvoir s’exprimer sur l’ensemble. «Pleins de chapitres peuvent concerner notre industrie mais à ce stade nous ne connaissons pas nos interlocuteurs. Entre les lignes, nous voyons qu’il y a des opportunités, y compris pour la scierie, mais nous n’avons pas bien compris qui serait décideur, et surtout comment construire quelque chose de proactif, au sein duquel la fédération puisse jouer son rôle.» Pour la FNB, les sommes annoncées constituent une amorce du programme défini dans le cadre de la feuille de route sur le changement climatique, qui évalue l’intervention nécessaire en forêt à hauteur d’un million d’hectares à adapter. «Cela requiert 100 millions par an. La somme allouée représente donc environ un an et demi d’un chemin qui devrait durer jusqu’en 2030. C’est une amorce intéressante pour lancer la dynamique mais il faudra la prolonger», soulignait Nicolas Douzain-Didier.
Le chiffre
45.000
Dans le volet «agricole» du plan France relance, le Gouvernement indique que son programme «lance un grand plan de reboisement des forêts françaises» avec l’objectif à terme de planter 45.000 hectares.