« Le Fonds d’aide à la reconstitution de la ressource résineuse (FA3R) a été créé en 2013 dans le massif vosgien par les professionnels locaux de la filière forêt-bois soucieux de l’avenir et de la pérennité des forêts (industries de première transformation, industries lourdes, coopératives, pépiniéristes et reboiseurs) », rappelle Kevin Girot, animateur du fonds au sein de Fibois Grand Est. Le FA3R est accompagné par l’interprofession régionale, par le Centre national de la propriété forestière Grand Est et par la chambre d’agriculture Grand Est, qui l’ont fait connaître auprès des propriétaires et gestionnaires forestiers.
Concrètement, le FA3R offre une solution d’accompagnement financier adaptée aux petites propriétés de moins de 10 hectares, présentant des chantiers de moins de 4 hectares. Le coup de pouce financier initial proposé par le fonds était d’une base de 500 €/ha jusqu’à 1 500 €/ha (sous conditions) pour des dépenses de reboisement telles que l’achat de plants et la mise en place des plants résineux. Jusqu’en 2020, les essences éligibles étaient le sapin pectiné, l’épicéa, le mélèze et le douglas.
« Mais la crise des scolytes et les changements climatiques ont apporté de nouveaux éléments de réflexion aux porteurs de projets du FA3R, et ainsi, de nouvelles essences ont pu devenir éligibles au sein du fonds. Ceci dans un objectif de promouvoir la diversité des peuplements et d’assurer une meilleure résilience en cas de stress », souligne Kevin Girot. Dès 2020, le pin sylvestre, des pins laricio, ou encore du cèdre de l’Atlas ont été admis par le dispositif.
« Le FA3R a su également s’adapter à l’évolution des marchés et des crises financières touchant la filière forêt-bois », précise encore son animateur. Les acteurs du dispositif, avec l’appui de la région Grand Est, ont permis un doublement de la prime sur l’année 2022, puis une majoration de la prime (de 50 % par rapport à la prime originale de 2013) sur l’année 2023.
Alors que le projet fête ses dix ans d’existence, 570 demandes d’aides ont été enregistrées pour près de 710 hectares. 570 000 € d’aides ont déjà été versés aux propriétaires forestiers privés pour une surface subventionnée de 540 hectares. Cela correspond à près de 850 000 plants financés. 45 % des surfaces aidées en 10 ans ont été reboisées en épicéa et 42 % l’ont été en douglas.
Partenaire du Fonds Plantons pour l’avenir
À noter que le Fonds FA3R, qui propose donc une aide forfaitaire à l’hectare, est partenaire du fonds Plantons pour l’avenir, initiative des coopératives forestières, qui propose, lui, une avance remboursable à taux zéro aux propriétaires. Plantons pour l’avenir se présente comme « un fonds de dotation qui sollicite des dons de mécènes dans le cadre de sa mission d’intérêt général pour soutenir des projets de reboisement ». Avec 485 mécènes, le fonds a, depuis 2014, collecté 7,50 M€ de dons, dont 118 000 € provenant de particuliers.
Il est à signaler aussi que de nombreuses associations et start-up se sont créées autour de la plantation d’arbres.
Aides financières au renouvellement : simulateur en développement
Fransylva développe, avec le soutien de France Bois Forêt (FBF), un simulateur d’aides financières au renouvellement forestier à destination des propriétaires publics et privés et des sylviculteurs. Cet outil numérique facilitera la construction des plans de financement des plantations et autres travaux forestiers, indique FBF. En effet, les aides de l’État sont souvent complétées par des « coups de pouce » communaux, départementaux, régionaux, voire européens. Certains parcs naturels régionaux proposent aussi des soutiens au renouvellement forestier. Parallèlement, certaines filières, comme la populiculture, complètent ces soutiens par des aides directes ou des partenariats avec les pépinières agréées. Un premier recensement réalisé par Fransylva fait état d’une centaine de dispositifs différents.
Difficile de s’y retrouver donc ; chaque aide a ses spécificités, tous les projets ne sont, bien sûr, pas éligibles, et toutes les aides ne sont pas forcément conjugables les unes avec les autres.
C’est toute la raison d’être du simulateur dynamique d’aides au renouvellement forestier développé par Fransylva : « Son objectif est de simplifier les démarches des forestiers et de donner une meilleure visibilité sur l’ensemble des aides, publiques et privées, disponibles, et sur leurs conditions d’obtention », indique Hortense Wiart, chargée de projets carbone. La mise en route de cet outil numérique a été annoncée pour 2023. Simple d’utilisation selon Fransylva, il fournira aux forestiers, qui auront rapidement présenté leur projet de reboisement ou de travaux forestiers, le détail des soutiens financiers auxquels ils pourront prétendre. Le site sera mis à jour au gré de la publication de nouveaux dispositifs de soutien au renouvellement des massifs.